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Exécution budgétaire : comment le Cameroun a échappé à la récession en 2020

D’une croissance économique prévisionnelle de -2,6% à cause de l’impact négatif de la pandémie à coronavirus, le pays a finalement enregistré une croissance de 0,7% l’année dernière. Un retournement que le pays doit en grande partie à la bonne exécution du budget de l’Etat.

Le gouvernement et les partenaires techniques et financiers avaient anticipé sur une récession en 2020, à cause de l’impact négatif de la pandémie à coronavirus. Finalement, la situation est moins grave que les prévisionnistes le projetaient. D’une croissance économique prévisionnelle de -2,6%, le Cameroun a plutôt enregistré une croissance de 0,7% en 2020. Principal instrument de pilotage de la politique économique du gouvernement, le budget de l’Etat a été exécuté d’une manière satisfaisante, selon le rapport publié par le ministère des Finances le 29 juillet 2021. Le document relève “un niveau satisfaisant de mobilisation des ressources compte tenu de la situation, avec une performance relativement bonne enregistrée au niveau des recettes internes par rapport aux prévisions révisées, ainsi qu’une maîtrise dans l’exécution globale des dépenses qui ont été contenues dans la limite prévisionnelle.”

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A fin 2020, le ministère note un solde budgétaire global déficitaire de 815,2 milliards de FCFA en-dessous de la prévision révisée de 986,6 milliards. Initialement projeté à 2,1% du PIB dans loi de finances et revu à 4,5% dans la loi de finances rectificative, le déficit budgétaire s’est finalement établi à 3,6% du PIB.

La mobilisation des ressources a dépassé les objectifs. D’une prévision révisée de 4 409 milliards, les ressources budgétaires mobilisées à fin décembre 2020 s’élèvent à 4 500,2 milliards soit un taux de réalisation de 102,1%. Toutefois, par rapport à 2019, les ressources budgétaires baissent de 605,6 milliards.

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Les recettes internes ont été réalisées à hauteur de 3 177,5 milliards pour une prévision révisée de 2 848,5 milliards, soit un taux de réalisation de 111,5%. “Ce résultat est le fait du dépassement des prévisions tant au niveau des recettes pétrolières que non pétrolières” explique-t-on au ministère des Finances. En effet, pour un objectif révisé de 269,7 milliards, les recettes pétrolières ont été recouvrées à hauteur de 428,2 milliards, soit un taux d’exécution de 158,8%. Les recettes non pétrolières quant à elles ont été mobilisées pour un montant de 2 749,3 milliards sur les prévisions de 2 578,8 milliards, soit un taux d’exécution de 106,6% du fait d’un bon recouvrement des recettes fiscales.

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En particulier, les recettes fiscales affichent un dépassement de 185,8 milliards par rapport à l’objectif révisé de 2 374,8 milliards. C’est le résultat de la performance enregistrée dans le recouvrement de l’impôt sur les sociétés non pétrolières (+22,2 milliards), les droits d’accises (+60,1 milliards), la taxe spéciale sur les produits pétroliers (+22,9 milliards). Même les recettes non fiscales sont en hausse de 24,2 milliards.

L’exécution du budget en dépenses a atteint 99% de la prévision révisée de 4 409 milliards. On enregistre un dépassement des prévisions au niveau des dépenses courantes (hors intérêts de la dette); 2 536,1 milliards pour une prévision de 2 241 milliards, soit un taux d’exécution 113,2%. Ce dépassement est compensé par la sous réalisation des dépenses en capital, exécutées à hauteur de 1 061,9 milliards pour une prévision de 1 254,3 milliards, soit un taux d’exécution de 84,7%.

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Le service de la dette publique a été exécuté à hauteur de 765,6 milliards sur une prévision révisée de 913,7 milliards, soit un taux d’exécution de 83,8%.

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