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Fret terrestre : l’application des prix conventionnels et consensuels reste difficile

En 10 ans, ce tarif a connu une baisse de plus de 30% en violation des conventions et du consensus entre les acteurs du transport des marchandises du Cameroun vers le Tchad et la Centrafrique, deux pays de l'hinterland dépourvus de façade maritime.

En 2015, les transporteurs tchadiens, camerounais, et centrafricains, appuyés par leurs responsables des organismes de gestion du fret terrestre et leurs États respectifs ont d’un commun accord, établi le prix du transport de marchandises sur le corridor Douala-Ndjaména à hauteur de 4.500.000 FCFA, et 4.050.000 FCFA pour le corridor Douala-Bangui. Dans les faits, ces accords sont systématiquement violés. Le non-respect du prix de transport conventionnel sur ces axes continue en effet de provoquer des tensions régulières entre le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique. La question était de nouveau au centre d’une concertation entre organisations socio-professionnelles des transports routiers du Cameroun ce 11 mars 2021. En violation de ces accords de transport, le prix planché du transport est actuellement fixé à 3.300.000 FCFA sur l’axe reliant Douala à Ndjamena, 3.350.000 FCFA sur le corridor Douala-Bangui.

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Plusieurs réunions de cadrage et de rappel à l’ordre ont pourtant regroupé les transporteurs de ces trois pays autour de l’impérieuse nécessité de faire appliquer le prix du transport. La plus récente remonte au 17 décembre 2020 à Douala. Les transporteurs, commerçants et transitaires tchadiens réunis au sein de l’Union des transporteurs du Tchad (Unitrans) ont également tenu une réunion le 10 novembre 2020 à Ndjamena. Réunion au terme de laquelle ces derniers ont proposé le prix du transport à 3.300.000 FCFA, tenant compte du niveau de vie au Tchad. Côté centrafricain, c’est un arrêté interministériel fixant à 3.350.000 FCFA le tarif plancher du prix du transport international des marchandises et des hydrocarbures signé par les ministres des transports et de l’aviation civile, le ministre du commerce, des petites et moyennes entreprises, des finances centrafricains qui sert de base à cette application. Face au non-respect manifeste de ces tarifs, les transporteurs camerounais ont par conséquent décidé de faire respecter ces prix dès le 1er janvier 2021.

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Malheureusement, les pays de l’hinterland continuent d’être approvisionnés en dessous des tarifs conventionnels. Faits de transporteurs jugés «véreux et de non-professionnels», indique clairement Ibrahima Yaya, le président du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (Gttc).

«Nos collègues tuent l’activité du transport en acceptant ces tarifs en acceptant moins de 2 millions de FCFA pour transporter le fret dans les pays de l’hinterland. Nous ne rappellerons jamais assez les prix consensuels doivent être respectés», explique Mama Ndoukoue, directeur général de Transimex. Les transporteurs camerounais sont toutefois décidés à faire plier le Tchad et la Rca. Le Ministre des transports et de l’aviation civile centrafricain a d’ores et déjà instruit, à travers un arrêté du 26 février 2021, le respect scrupuleux du tarif planché de 3.350.000 FCFA applicable pour tout transport de marchandises sur l’axe Douala-Bangui. Côté Tchadien, la résistance se poursuit.

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