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Interrogations sur la réduction des délestages déclarés par Eneo

Le concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun dit avoir réduit les délestages de l’ordre de 5,6%, alors que le pays figure parmi les trois pays en Afrique avec le plus de rationnement d’énergie.

Dans son dernier rapport d’activités, publié en mi-octobre, Energy of Cameroon (Eneo)  dit avoir amélioré l’accroissement de l’énergie de 2,55% en 2018. Au cours de la même année, l’on a enregistré une « réduction significative des délestages, de l’ordre de 5,6%. Ceci a contribué à légèrement faire tomber le taux global d’énergies non distribuées sur l’année », écrit le concessionnaire du service de l’électricité.

Cette évolution (80,9% à 82,6%), apprend-on,  est due principalement à deux facteurs : l’amélioration de la maintenance des  ouvrages  hydroélectriques (travaux de sécurisation du barrage de Songloulou, et de révision à Edéa, etc.), et la mise à contribution des principales centrales thermiques. Telles que Limbe, Bamenda, Ahala, Ebolowa, Mbalmayo, Oyomabang et Maroua.


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Dans le réseau interconnecté Sud, peut-on lire dans l’étude, l’équilibre entre l’offre et la demande a été garanti, malgré la croissance de la demande et l’indisponibilité de certains ouvrages fortement attendus, à l’instar de Memve’ele. Dans le réseau interconnecté Nord, le déficit de production dans le RIN a persisté en 2017 et 2018 à cause du faible débit hydrologique à la centrale de Lagdo. Toutefois, ce déficit a pu être complètement résorbé grâce à la mise à contribution des centrales thermiques de Djamboutou et de Maroua de 13,5% en 2017 à 19,0% en 2018 de la demande globale du Réseau Interconnecté Nord. La couverture de la demande devrait s’améliorer avec la mise en service de 25 MW en énergie solaire en 2020 avec la mise en service des centrales de Maroua et de Guider. Dans le réseau interconnecté Est, la mise en service de 5 MW à la centrale de Bertoua au troisième trimestre 2018 a permis d’améliorer significativement la continuité du service dans les localités rattachées à cette centrale.


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Malgré ces chiffres vantés par Eneo Cameroun, il demeure que la qualité du service d’électricité au Cameroun reste un réel défi. D’ailleurs, selon le rapport préliminaire d’Africa’s Pulse du mois d’avril 2018, l’énergie électrique au pays demeure « faible, avec des coupures de courant fréquentes et parfois de longue durée, prévues ou imprévues ». De plus, le Cameroun figure parmi les trois pays en Afrique avec le plus de délestage après le Benin et le Togo. Les coupures d’électricité sont le premier obstacle au développement des entreprises camerounaises, note les analystes.

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