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L’UE et l’Oapi en guerre contre les médicaments contrefaits

C’est l’objet d’un atelier sous-régional de trois jours organisé par AfrIpi, un programme financé par l‘Union européenne, en partenariat avec l’Organisation de la propriété intellectuelle (Oapi).

Selon le Dr Ngono Mballa Rose, expert en pharmacologie, le trafic des faux médicaments rapporte 25 fois plus que les trafics standards. L’on comprend alors l’intérêt et l’opportunité de l’atelier régional organisé par AfrIpi (« Droits de Propriété Intellectuelle et Innovation en Afrique »), en partenariat avec l’Organisation de la propriété intellectuelle (Oapi), sur la problématique des médicaments de qualité inférieure, contrefaisants et falsifiés en Afrique. Les travaux qui ont démarré ce 27 septembre et qui s’achèvent le 29 septembre prochain, verront la participation des experts des 17 pays membres de l’Oapi, ainsi que les spécialistes des ministères de la Santé, des Services de Police, de la Douane, des universitaires.  

Les participants vont alors explorer les meilleures pratiques, les outils juridiques ainsi que les mécanismes internationaux permettant d’une part, de lutter efficacement contre la circulation des médicaments falsifiés et d’autre part, d’encourager l’émergence d’industries pharmaceutiques locales.  

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L’on entend par médicament de qualité inférieur, tout médicament n’ayant pas reçu un aval légal pour se retrouver sur le marché. Les chiffres sur le faux médicament montrent que c’est un marché de près de 200 milliards de dollars par an, dont 40% est fait en Afrique. Selon le cabinet comptable PricewaterhouseCoopers, la proportion de produits pharmaceutiques de contrefaçon dans les régions en développement, comme en Afrique, peut atteindre 70% du marché.

Pour contrer cette prolifération, plusieurs initiatives ont vu le jour. Au sein de l’Oapi par exemple a été adoptée l’Initiative de Libreville visant le développement de la médecine traditionnelle. A cela l’on peut ajouter des subventions comme celle de l’Union européenne. « L’UE aide l’Organisation de la propriété intellectuelle, avec un montant de 17 millions d’euros, soit 12 milliards de Fcfa, dans le cadre de ses activités plus larges. Mais également la lutte contre le faux médicament, qui est un élément important de cet exercice», a déclaré Philippe Van Damne, chef de la Délégation de l’UE au Cameroun.  

A l’échelle nationale, le gouvernement a mis en œuvre plusieurs mécanismes. « Nous avons élaboré un plan national de lutte contre le faux médicament. Nous avons un comité national multisectoriel de lutte, qui associe tous les ministères partenaires, parce que la lutte contre le faux médicament n’est pas l’apanage du ministère de la Santé publique tout seul. A cela s’ajoute l’autorité nationale de réglementation pharmaceutique qui règlemente ce secteur qu’est le médicament», confie le Dr Solange Kouakap, Inspecteur général au ministère de la Santé publique, représentante du chef de ce département ministériel, pour l’occasion.  

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Propriété intellectuelle et croissance  

Selon l’organisateur de l’évènement AfrIpi, il est question aussi à travers cette rencontre de « renforcer les droits de la propriété intellectuelle en Afrique. C’est-à-dire, faire augmenter la conscience sur les droits de la propriété intellectuelle comme déclencheur d’une croissance économique. Car il est important  pour les entreprises, même les PME, d’utiliser la propriété intellectuelle. Nous voulons aider à capacité des institutions sur l’utilisation de la propriété intellectuelle ; surtout en ce moment où l’on veut ouvrir le marché commun africain », confie Grégor Schneider, Chef de projet adjoint, AfrIpi.  

Le Projet AfrIpi, est le projet pilote de coopération en matière de propriété intellectuelle (PI), financé par l’Union Européenne et mise en œuvre par l’Office de l’Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle, Euipo.

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