A la Une

Vers une interopérabilité carte-mobile-transferts

L'initiative a été lancée ce 10 octobre 2018 par le Groupement interbancaire Monétique de l'Afrique centrale (Gimac), en collaboration avec la Beac, 56 banques et établissements de micro-finance d'Afrique centrale entre autres

Le 10 août 2018, le Groupement interbancaire Monétique de l’Afrique centrale (Gimac) et le Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) signaient l’instruction portant « définition de l’étendue de l’interopérabilité et l’interbancarité des systèmes de paiement monétiques ». Déclic attendu par le Gimac pour engager le processus de mise en place de l’interopérabilité intégrale carte/mobile/transferts dans la sous-région Afrique centrale. Valentin Mbozo’o, le Directeur général de cette institution sous-régionale et certaines grandes banques d’Afrique centrale, a réussi à organiser à Douala, la capitale économique camerounaise, la toute première réunion de concertation vers cette nouvelle dynamique monétique. Impulsée avec le concours de la Beac, de 56 banques et établissements de micro-finance d’Afrique centrale, les trésors publics des Etats membres et les opérateurs de téléphonie mobile.

L’interopérabilité permettra ainsi de à tout détenteur d’une carte de paiement, d’effectuer des retraits ou dépôts d’argent sur tous les guichets, les points de chargement et déchargement électronique automatiques de la sous-région Afrique centrale.

Plus concrètement, les acteurs réunis à Douala jettent les bases d’une synergie monétique dématérialisée des paiements:  » nous avons réuni tous les acteurs de la sous-région afin de traiter ensemble toutes les questions d’ordre réglementaires, organisationnelles et opérationnelles liées à la mise en place de l’interopérabilité intégrale sous la coordination du Gimac et la direction de la Beac « , ainsi s’est exprimé Valentin Mbozo’o à l’ouverture des travaux.

L’interopérabilité permettra ainsi de à tout détenteur d’une carte de paiement, d’effectuer des retraits ou dépôts d’argent sur tous les guichets, les points de chargement et déchargement électronique automatiques de la sous-région Afrique centrale. Ce procédé ouvre également la porte aux paiements de biens et services chez tous les commerçants, mais aussi, d’après Valentin Mbozo’o,  « de transférer l’argent dans toute la zone Cemac ».

Lire aussi : Interopérabilité : en 08 mois, Gimacpay totalise 2 millions de transactions pour un montant de 33 milliards de FCFA

Le Gimac vise un marché de près de 100.000.000 de consommateurs répartis dans les 6 pays de la zone Cemac.  Le Gimac affiche déjà pourtant un impressionnant bilan depuis sa création. Au 10 octobre 2018, cette institution dispose de 500.000 cartes autorisées ou agréés dans son réseau. Dont 200.000 cartes Gimac en circulation. 1.400.000 de transactions ont été traitées depuis 2015 à hauteur de 75.000.000 de FCFA. Le réseau du Gimac englobe 31 banques en production, 450 très petites entreprises et 1024 guichets automatiques de billets.

Le Groupement interbancaire Monétique de l’Afrique centrale (Gimac), est un groupement d’intérêt économique (Gic) au sens de l’Ohada, dont les membres d’office, autour de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), sont constitués de la cinquantaine de banques de premier ordre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Le Gimac a été créé le 4 juin 2012 à Douala par la Beac et les banques commerciales les plis représentatives de la Cemac, avec un statut de GIE. Son capital est de 3.500.000.000 de FCFA détenu à 99% par la Beac. Issu, de la deuxième réforme institutionnelle du système monétique interbancaire (Smi) institué par la Beac, le Gimac assure la gestion du système monétique interbancaire d’Afrique centrale. A ce jour le Gimac compte 56 membres répartis au Cameroun, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, Centrafrique et Tchad. A ces membres, s’ajoute l’interconnexion des opérateurs de téléphonie mobile et l’arrimage des établissements de micro-finance.


Interview de M. Valentin Mbozo’o, Directeur Général de la Gimac qui présente les contours du projet d’interopérabilité intégrale carte/mobile/transferts dans la sous-région Afrique centrale

Ecomatin: Qu’est-ce que le Gimac?

Valentin Mbozo’o: Le Gimac est un switch monétique, un ensemble de plateformes de traitement de données d’interopérabilité monétiques, qui assure le routage de transactions monétiques entre participants au réseau. Il permet de compenser et de régler les opérations entre les participants. Il est le nœud des échanges et transactions monétiques, cartes et monnaie électronique dans la Cemac.

Quelles sont les services proposés par le Gimac?

Le Gimac propose trois services : l’interconnexion des participants (routage, traitement, compensation et règlement des opérations bancaires). C’est son principal service. Le Gimac fournit également un service d’hébergement (dématérialisation des traitements d’un membre vers la plateforme monétique) aux participants qui n’ont pas, ne peuvent ou ne veulent pas acquérir en propriété une plateforme monétique, carte ou monnaie électronique. Enfin, la Gimac fournit des services de conseil et de central d’achat de matériels et d’équipements monétiques.

M. Valentin MBOZO’O, DG GIMAC

Qu’est-ce que l’interopérabilité ?

L’interopérabilité monétique est la capacité ou la faculté pour des systèmes de paiement, d’échanger des données transactionnelles entre eux, à des fins de dénouement des opérations de paiement.

Lire aussi : Transfert d’argent : comprendre la coalition d’Orange et MTN dans le mobile money

Quels sont les bénéfices et les impacts de l’interopérabilité ?

L’interopérabilité monétique intégrale permettra aux porteurs et utilisateurs de la Cemac de réaliser des opérations de paiement, de transfert de fonds dans la Cemac à des coûts moindres que ceux des réseaux internationaux ou des opérateurs internationaux de transfert d’argent. Elle va faire inter opérer tous les réseaux mobiles et carte de la Cemac.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page