Projet de télécommunications d’urgence : entre incohérence et surfacturation
Publiée mardi 7 mai 2019 à 17:00:46Modifiée jeudi 2 mai 2024 à 18:30:39Temps de lecture 2 minPar EcoMatin
Le Minpostel fait savoir que « la somme des prestations calculée dans le devis quantitatif et estimatif est inférieure au montant inscrit sur le marché, soit une différence d’environ 2 milliards de FCFA ». Cela signifie que la firme chinoise pourrait ainsi encaisser un supplément de 2 milliards de FCFA pour des travaux ne figurant nulle part. Dans le même temps, poursuit la Minpostel, « la remise spéciale proposée par ZTE dans son offre financière n’a pas été prise en compte dans le devis quantitatif et estimatif », « les coûts relatifs au fret et à l’assurance facturés dans l’offre financière de ZTE ne sont pas repris dans le devis quantitatif et estimatif », de même que ZTE ne mentionne nulle part l’aspect maintenance pourtant facturée « en deux rubriques dans le devis quantitatif et estimatif ».
Cependant le Minpostel a-t-elle les moyens (de pressions suffisantes) pour reconfigurer ce projet surfacturé ? Difficile de répondre par l’affirmative. Car la société chinoise ZTE est soutenue depuis longtemps par la présidence de la République. Dans une lettre datant du 07 juillet 2016, Etoudi avait prescrit au Minpostel « d’engager en urgence la finalisation du processus de contractualisation avec l’entreprise ZTE, sur la base des termes des négociations conclues avec elle à la présidence de la République ». Pourtant, apprend-on de sources autorisées, « en attribuant ce contrat au Chinois ZTE, l’État du Cameroun s’est privé des économies de plusieurs milliards de francs CFA, au regard des offres des autres postulants à l’appel d’offres finalement annulé ».
En rappel, la société chinoise ZTE a été désignée adjudicataire du contrat pour la mise en place d’un réseau des télécommunications d’urgence au Cameroun en 2017, pour un montant hors taxes de 91,5 milliards de FCFA. Malgré de nombres récriminations, le contrat affiche un taux de réalisation de plus de 80%. La livraison de l’ouvrage est prévue en juin 2019. Il vise entre autres à mettre à la disposition du gouvernement un réseau des télécommunications sécurisé. Mais aussi, à coordonner la gestion des urgences quotidiennes telles que les incendies, les catastrophes, les actes de grand banditisme, la délinquance urbaine, les accidents de la circulation, etc.
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