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Banques et Finances

Marché des titres publics : le Congo préoccupé par la timidité des investisseurs

Depuis quelques mois, les émissions de titres publics de Brazzaville attirent de moins en moins de souscripteurs. La direction nationale de la Beac pour le Congo s’inquiète de cette situation et interpelle les trésors publics de la zone Cemac à adopter de bonnes pratiques en vue de remobiliser les spécialistes en valeurs du trésor, très frileux ces derniers temps.

Publiée vendredi 8 mars 2024 à 13:25:27Modifiée vendredi 8 mars 2024 à 13:25:32Temps de lecture 4 minPar Simon Pierre Mbarga

Jean-Baptiste Ondaye, ministre des Finances du Congo
Jean-Baptiste Ondaye, ministre des Finances du Congo

Cette année, les Trésors publics de la Cemac doivent s’acquitter, en capital et en intérêts, de la somme de 2 514 milliards de FCFA auprès des spécialistes en valeur du Trésor. Ce montant, selon la direction nationale de la Beac du Congo, représente des risques en ce qui est du refinancement ; toute chose à même d’entamer la crédibilité de certains pays en mal de mobilisation des bons du Trésor assimilables (BTA) et des Obligations du trésor assimilables (OTA). 

Cette situation semble à l’origine de la timidité observée autour des émissions de titres publics du Congo et de certains pays de la zone Cemac ces derniers temps, en dépit du nombre des spécialistes en valeur du Trésor (SVT) présents sur le marché de la Beac. Aussi fait-elle l’objet d’une réflexion cette semaine à Brazzaville, dans le cadre de la 9ème session du Cadre permanent de concertation des Trésors publics des six pays de l’espace communautaire, autour du thème : « Techniques d’émissions et amélioration du taux de participation des SVT ».

Les craintes du Congo, qui assure la présidence du Cadre de concertation communautaire des trésors publics, procèdent du fait que malgré les récentes réformes de la Beac qui encouragent les banques, membres des réseaux des SVT à souscrire chaque année un minimum de 60% des séances d’émissions des valeurs du Trésor, à présenter les taux pour chacune des lignes exigées, et d’assurer la participation effective annuelle d’au moins 5% du montant total adjugé dans chacune des catégories des valeurs du Trésor, l’on n’assiste pas au dynamisme attendu en dépit de quelques performances.

lire aussi : Titres publics : le Cameroun, le Tchad, le Congo et la RCA peinent à mobiliser des fonds

A titre d’illustration, au 31 janvier 2024, la Banque centrale, dans son bulletin statistique mensuel du marché des valeurs du Trésor, fait observer qu’en décembre 2023, le taux de participation des banques, membres du réseau des SVT, aux émissions de titres publics, était de 20,57% ; celui-ci est repassé à 30,39% en janvier de l’exercice en cours. Ce qui a eu pour impact, la hausse du taux de souscription des investisseurs parti de 69% à 77,49%. Insuffisant pour le Congo qui s’appuie sur la baisse des ressources, passées de 7,65% à 7,34% en un mois, et dont l’encours des titres connaît un repli de 1,27% et un taux d’intérêt de 6,64%. 

De plus, les émissions de titres publics du Congo n’attirent qu’en moyenne 22% de SVT. Pourtant, assure le bulletin statistique de la Beac, les SVT ont assuré 111% pour les BTA au pays en janvier 2024, et seulement 55% pour les obligations du Trésor. Aujourd’hui, le taux moyen de souscription des émissions des Trésors publics de la Cemac affiche 77,49% contre 201,08% en juin 2018. La participation des SVT aux émissions est quant à elle estimée à 30,39% en janvier 2024 contre 31,09% en 2020. 

Pour adresser la question efficacement, les autorités congolaises estiment qu’il faille orienter les fonds mobilisés vers des circuits plus productifs au lieu de les dédier au remboursement de la dette. Aussi faut-il que de meilleures conditions, suivies d’une bonne organisation, soient déterminées par les Etats. Car, seules les bonnes pratiques internationales en matière de sélection, de conduite des projets et de mobilisation des fonds, peuvent être convoquées pour remobiliser outre l’ensemble de la communauté des investisseurs, mais également les 101 SVT de la Cemac pour le financement des projets de développement. 

 Avec un encours global de 6 408,5 milliards de FCFA à fin janvier 2024, soit 9,2% du produit intérieur brut de la Cemac, le marché des valeurs du trésor de la Cemac poursuit son évolution. Les SVT détiennent actuellement 4086,2 milliards de Fcfa de titres, contre 883,4 milliards de Fcfa aux établissements de crédit non membres du réseau des SVT. Les investisseurs institutionnels possèdent 1032,3 milliards de Fcfa tandis que les particuliers sont détenteurs d’un peu plus de 177 milliards de Fcfa, derrière la Banque centrale, 229,5 milliards de Fcfa en faveur du programme de rachat.   Rappelons qu’au 31 janvier 2024, le volume des encours du Trésor congolais représente 2243 milliards FCFA.

lire aussi : Congo : le gouvernement modifie la loi des finances et autorise les émissions de bons et obligations sur le marché régional

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