Pour éviter un désastre économique lié à la pandémie du coronavirus, le président de la république, Paul Biya, a prescrit le 30 avril 2020, des mesures d’assouplissement et de soutien afin de soulager les secteurs durement impactés par cette crise sanitaire. Il s’agit de 19 mesures à caractères budgétaires (remboursement des crédits de TVA), fiscales (suspension, report d’impôts et taxes) et sociales (cotisations sociales et allocations familiales).
Selon la déclaration spéciale du Premier ministre à cet effet, ce train de mesures est la traduction en acte des conclusions de l’étude prescrite par le président, dans le but d’évaluer l’impact du Covid-19 sur l’économie nationale et de déterminer les mesures d’accompagnement à mettre en œuvre pour soutenir les secteurs en difficulté, ainsi que les ménages les plus fragiles. La déclaration spéciale de M. Dion Ngute ne donne aucun chiffre quant à la gravité de la situation ni les aspects les plus impactés de l’activité économique. Plus frappant encore, c’est le cas des « ménages les plus fragiles » qui semblent abandonnés à leur sort.
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En effet, le bénéfice des mesures sociales se limitent aux seuls travailleurs de l’économie formelle (salariés et pensionnés). Or, 90% des actifs se trouvent dans le secteur informel. Dans le bilan sectoriel de la mise en oeuvre du DSCE, le gouvernement reconnait que « si une légère baisse a été observée en matière de pauvreté et d’inégalité entre 2007 et 2014 qui est passée de 39,9 à 37,5%, cette baisse reste loin de l’objectif de 28,7% en 2020. » Bien plus, « on note une hausse de la pauvreté en milieu rural, une augmentation des inégalités qui se traduit par une hausse de 13% de l’indice de GINI. »
Pourtant, le secteur privé et le gouvernement sont d’avis qu’il faut des mesures de soutien pour les ménages pauvres pour atténuer l’impact socio-économique de la pandémie du coronavirus. Sans doute des mesures spécifiques pour cet aspect sont encore à l’étude.
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