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Banques et Finances

Lutte contre l’inflation : les banques de plus en plus attirées par les bons Beac ?

Auréolée par le succès inédit de ses émissions du 22 avril, souscrites à 156%, la Banque des Etats de l’Afrique centrale lance trois opérations visant à ponctionner 150 milliards de Fcfa dans les établissements de crédit, sur la période allant du 29 avril au 13 mai. Après plusieurs mois de réticences, les banques de la Cemac semblent de plus en plus séduites par l’offre de réduction de l’excédent de liquidité de la banque centrale. Décryptage.

Publiée mardi 30 avril 2024 à 22:46:00Modifiée lundi 6 mai 2024 à 01:49:13Temps de lecture 3 minPar Jean Omer Eyango

Le siège de la Beac au Cameroun

A travers le calendrier de la quatrième série des émissions de bons Beac, publié lundi, la Banque des Etats de l’Afrique centrale fait part de son intention de ponctionner jusqu’à 150 milliards Fcfa dans les établissements de crédit de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), entre le 29 avril et le 13 mai 2024. La première opération, d’un montant total de 50 milliards Fcfa pour une valeur nominale de 1 million de Fcfa, est rémunérée au taux d’intérêt nominal de 3,5%. La maturité pour ces émissions est de 28 jours, contre 14 jours seulement pour les deuxième et troisième opérations qui suivront les 06 et 13 mai respectivement, et qui seront rémunérées au taux de 2,5%.

Lire aussi : Reprise de liquidité : les bons Beac enchaînent les revers

Le montant total de ces émissions sur une période courte de 14 jours est le signe que le succès inédit des bons du 22 avril dernier, souscrite à 156% pour un montant en valeur réelle de 78 milliards Fcfa, soit 28 milliards Fcfa de plus que le montant sollicité plafonné à 50 milliards Fcfa, a restauré la pleine confiance de la Beac dans sa nouvelle politique d’assèchement des banques de la sous-région, réputées surliquides, dans l’optique de juguler l’inflation d’origine monétaire.

La mise en œuvre de cette politique de reprise de la liquidité excédentaire à travers les bons Beac, qui est un instrument nouveau adopté en décembre 2023 en appoint de l’option de durcissement des conditions monétaires prise par toutes les banques centrales dans le monde depuis la survenue du coronavirus en 2020, et renforcée depuis la survenue de la guerre russo-ukrainienne en février 2022, est à rude épreuve depuis 4 mois. Avant l’opération du 22 avril, aucune des émissions lancées jusque-là – plus d’une demi-dizaine – n’avait été souscrite à plus de 30%. L’émission des bons du 28 mars, d’un montant de 50 milliards Fcfa, s’était justement soldée par un taux de souscription de 30%, contre 25% pour celle du 25 mars qui visait à ponctionner 12,5 milliards Fcfa et 5% pour celle du 18 mars. A l’issue de la session ordinaire du comité de politique monétaire du 25 mars dernier, le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, relativisait en attribuant les mauvais résultats engrangés jusque-là par ces bons à la nouveauté de l’instrument.

Lire aussi : Marché monétaire : la première émission de « bons Beac » déclarée infructueuse

Beaucoup espèrent donc que le succès inédit enregistré par l’opération du 22 avril soit le résultat de l’appropriation par les banques commerciales de cet instrument, et qu’il marque un tournant pour la nouvelle politique de réduction de la liquidité bancaire en zone Cemac. Toujours selon les résultats de la dernière opération, 3 banques disposant d’un excédent de liquidité ont participé aux émissions du 22 avril, sur le maximum de 5 attendues. Un nombre jamais atteint auparavant. Il apparaît pourtant que les conditionnalités attachées à ces banques pour y participer, à savoir leur éligibilité au refinancement de la Banque centrale ainsi que la non sollicitation de facilités durant la période de maturité de l’instrument pour les banques qui sont adjudicataires, sont restées les mêmes. Le gouverneur de la Beac estimait que celles-ci peuvent être des facteurs qui ont réduit l’attrait de ces bons jusque-là. Yvon Sana Bangui et son gouvernement envisageaient même la possibilité de faire évoluer lesdites conditionnalités « afin de rendre cet instrument plus flexible aux besoins des établissements de crédit, tout en restant en phase avec son objectif de réduction de l’excédent de liquidité bancaire ».

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