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Batouri : environ 660 tonnes de manioc en péril à Gadji

Incités par les grands consommateurs, les producteurs de cette localité de la région de l’Est, réunis autour d’une coopérative, ont décidé d’augmenter la production dans l’espoir d’en tirer bénéfice, mais l’achat ne suit pas.

Le 21 juin 2022, le nommé Singo, cultivateur de manioc à Gadji, localité située à environ 45 kilomètres de Batouri, chef- lieu du département de la Kadey en provenance de Bertoua, est animé par une ambiance d’incertitude. Notre interlocuteur est inquiet de l’avenir de sa production de 2021. « Lors de la campagne 2021, j’ai cultivé 2 hectares qui sont actuellement en maturité et lors de la première campagne de 2022, j’ai encore semé 2 hectares et je m’apprête à faire la même chose lors de la deuxième campagne », indique-t-il.

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Comme ce cultivateur, les 26 membres de l’antenne Gadji de la Coopérative des producteurs de manioc de Batouri créée en 2014, spécialisée dans la production de la variété douce ont augmenté leur production dans l’espoir de vendre aux grands consommateurs constitués des boulangers, les producteurs des produits alimentaires et brassicoles. Malheureusement pour ces producteurs, jusqu’à présent, aucune commande n’a été passée par les grands consommateurs du manioc. « On attendait ces grands consommateurs mais jusque- là ils ne viennent pas », s’indigne le secrétaire de ce regroupement à Gadji. Notre interlocuteur précise que « 1 hectare de manioc peut produire 16 à 25 tonnes selon la variété. En 2021, environ 33 hectares ont été mis en valeur par l’ensemble des membres de la coopérative. Ce qui donne une production estimée à environ 660 tonnes. En 2022, environ 25 hectares ont été cultivés pendant la première campagne et les producteurs se mobilisent pour la deuxième campagne ».

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En effet, la culture de manioc est presqu’une tradition depuis la création du village Gadji en 1916 selon le chef du village sa majesté Joseph Massa. Tous les habitants constitués des Kako, Peul, Haoussa, Maka et même les déplacés internes cultivent le manioc. C’est le cas de Vincent de Paul Matoung qui vit avec sa famille de 10 personnes grâce à la culture de manioc. « Chaque année, je produis 1,5 hectare qui après transformation me donne un revenu mensuel d’environ 150 000 FCFA. Mes 4 enfants sont à l’école publique primaire et 2 au CES en classe de 5ème et 6ème», affirme-t- il. Pour faciliter la tâche aux producteurs, la Coopérative des producteurs de manioc dont le siège est à Batouri a offert deux tracteurs pour le pôle de Gadji. Cependant les producteurs de cette localité sont toujours confrontés à plusieurs problèmes au rang desquels, l’absence d’un marché sûr, les coûts élevés liés au défrichage, labour, désherbage, transport (certains champs étant situés à plus de 2 km de Gadji centre) et les conflits agropastoraux.

Martin Foula

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