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La Covid-19 plombe les transactions interbancaires sur le marché monétaire

Face au risque de raréfaction des ressources induites par la pandémie du coronavirus et l’approvisionnement constant de l’institut d’émission, les établissements de crédits en activité dans la sous-région ont réduit leur activité d’échange de liquidités sur le compartiment interbancaire.

Au 31 octobre 2020, l’encours moyen des transactions sur le compartiment interbancaire du marché monétaire de la Beac est évalué à 152,7 milliards de FCFA contre 139,5 milliards un an plus tôt. Selon le rapport sur la politique monétaire de la Beac qui rend public ces données, cette progression est due à l’augmentation des pensions livrés qui se sont situées à 108,3 milliards contre 73,4 milliards en octobre 2019. Néanmoins elles ont été ralenties par la crise sanitaire du coronavirus. « En effet, dans le contexte de la crise de la COVID-19, la hausse du niveau de risque perçu par les banques…a induit une baisse du volume d’activités sur le marché monétaire » explique l’institut d’émission commune aux six Etats de la Cemac. Comme l’illustre le graphique ci-dessus, dynamique amorcée au début de l’année a été inversée à partir de mars 2020 (226,3 milliards) avant de se stabiliser à partir de juin 2020. Malgré cette stabilité, la banque centrale émet des réserves quant au réel dynamisme de ce segment du marché. En effet, révèle la Beac, l’essentiel des opérations interbancaires aussi bien en blanc que collatéralisées demeure concentrée sur des établissements de mêmes groupes bancaires, « traduisant toujours la segmentation de ce compartiment du marché monétaire ».

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Taux d’intérêt

S’agissant des taux d’intérêt pratiqués sur ce compartiment, la Beac révèle qu’ils ont oscillé entre 2% et 6,50% pour les opérations en blanc et entre 3,25% et 9,00% pour les opérations de pension-livrée. Au 31 octobre 2020, le taux interbancaire moyen pondéré des opérations en blanc (TIMP à 7 jours), indicateur de référence, s’est établi à 3,00% contre 3,54% un an plus tôt, tandis que celui des opérations de pension-livrée s’est situé à 4,50 % en fin octobre 2020 contre 5,00% l’année précédente. Rappelons néanmoins que sur ce marché, les intervenants peuvent échanger entre eux des liquidités en compte à la Banque Centrale, à des conditions de montant (en millions de francs CFA), de taux, de durée et éventuellement de garanties librement débattues sans l’interférence de l’Institut d’Émission. En gros des échanges libérés de toutes contraintes.

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Refinancement

Si les banques ont réduit leurs échanges de liquidités, c’est aussi à cause de l’approvisionnement constant de la Beac. Au cours de la période sous-revue, la Banque centrale a entrepris des injections actives de liquidités, en conformité avec  les mesures prises par le Comité de politique monétaire(CPM) au cours de sa session du 27 mars 2020. Ainsi les opérations de reprise de liquidités qui avaient démarré en février 2020, ont été suspendues au profit du refinancement du système bancaire afin d’anticiper les effets de la crise sanitaire liée à la COVID-19 sur les économies de la CEMAC. Ainsi, le volume moyen de liquidités injectées par l’institut d’émission dans le système bancaire s’est établi en octobre 2020 à 338,2 milliards contre 275,5 milliards une année auparavant. Au titre de l’opération principale d’injection de liquidités, l’encours moyen des avances consenties par la Banque Centrale au système bancaire, s’est accru légèrement de 48,1 milliards en octobre 2019, à 49,1 milliards en octobre 2020.

Du fait de la crise sanitaire, la Beac a fait reculer les taux d’adjudication de ses interventions hebdomadaires. Ainsi, le taux minimum des soumissions est revenu de 3,50% en octobre 2019 à 3,25 % en octobre 2020 ; le taux maximum de 6 % à 3,25 %, de même que le taux marginal ; et le taux moyen pondéré des montants adjugés de 6 % à 3,25 %. «Le maintien des montants mis en adjudication lors des appels d’offres au-delà des besoins du système bancaire et la réduction des principaux taux d’intérêt de la Banque Centrale ont conduit à une baisse du coût de la monnaie Banque Centrale », indique la Beac.

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