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Crise russo-ukrainienne : la CEA propose des mesures de résilience pour le continent

Il s’agit-là de la mise en œuvre de programmes de filets sociaux, l’accroissement des activités de commerce dans le cadre de la zone de libre- échange continentale.

Depuis la fin du mois de février 2022, date de survenue du conflit entre la Russie et l’Ukraine, le monde se retrouve confronté à un nouveau défi. Ce qui entraîne des conséquences à l’échelle mondiale, dont l’Afrique. A l’échelle continentale, les conséquences de cette crise sont « les inégalités croissantes dans les économiques africaines, les nouvelles perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’aggravation des niveaux de tension socio-économique dans un contexte de chocs mondiaux persistants », à laisser entendre Hanna Morsy, Secrétaire exécutive adjointe et économiste en chef, à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), lors d’un webinaire, visant à discuter des effets de la crise ukrainienne sur l’Afrique organisé par la CEA et le Bureau régional pour l’Afrique du Bureau de coordination du développement des Nations Unies (DCO).

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Sur le point précis de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, l’on se souvient que la Russie et l’Ukraine sont des principaux fournisseurs mondiaux de produits agricoles, d’engrais et d’énergie. De fait, l’approvisionnement en blé et maïs, principaux produits importés par l’Afrique de ces deux pays, serait troublé. Surtout lorsqu’on sait que les importations en blé en provenance de Russie sont passées d’environ 45 millions de dollars (27,263 milliards de Fcfa) en 2020 à environ 65 millions de dollars (39,380 milliards de Fcfa) en 2021.

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Pour mieux appréhender ce nouveau défi qui pourrait encore aggraver la sortie de crise liée à la pandémie de coronavirus, la CEA suggère plusieurs mesures de résilience pour les économies du continent. « Les pays africains conçoivent des filets de sécurité sociale ciblés pour atténuer les effets de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie sur les plus vulnérables, améliorer la gouvernance et mettre un terme à toute fuite de revenus », a réagi Mme Morsy. Les filets sociaux ici sont donc des moyens mis en œuvre par les Etats pour soutenir les populations défavorisées des pays. Au Cameroun par exemple, le gouvernement s’est fait accompagner par la Banque mondiale pour la mise en œuvre. Projet qui s’est montré d’un appui lors de la survenue de la pandémie à coronavirus, pour les populations défavorisées.

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Un autre moyen de résilience évoqué par la CEA est la mise à profit de la Zone de libre- échange continentale (Zlecaf). « Les pays devraient tirer pleinement parti de la Zone de libre-échange continentale africaine, en augmentant le commerce intra-africain de l’agroalimentaire, de l’industrie et des services, afin de renforcer la résilience contre les chocs externes et de remettre sur les rails la reprise de l’Afrique après la COVID-19 », ajoute dame Morsy. Elle est suivie dans cette lancée par Siaka Coulibaly, Coordonnatrice résidente de l’ONU au Sénégal. « Nous devons plaider pour accélérer davantage le commerce entre nous car bon nombre de ces produits peuvent être trouvés dans d’autres pays africains (…) l’Afrique doit saisir cette opportunité importante de renforcer ses atouts avec un commerce plus fluide entre les pays africains et de réaliser des réformes structurelles plus profondes de l’agriculture qui favoriseront l’industrialisation ». Ce qui serait donc un bon moyen de lancer de plein fouet le commerce entre pays africains qui est l’un des plus faibles du monde soit 4,1%

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