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En 10 ans, l’Etat a déboursé 300 milliards de FCFA pour subventionner le prix réel de l’électricité

Cette compensation tarifaire a permis de maintenir la pratique des prix fixés par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) en 2012.

Entre 2012 et 2022, pour maintenir les prix fixés par l’Arsel en juin 2012, le gouvernement camerounais a consenti à une compensation tarifaire de 300 milliards de FCFA. Soit une moyenne annuelle de 30 milliards de FCFA. C’est ce que l’on a appris du Minee, Gaston Eloundou Essomba, au cours de sa conférence de presse du jeudi 31 mars 2022 à Yaoundé.

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« Depuis 2012 que les tarifs de l’électricité sont gelés, le coût de production du kWh, d’une centrale thermique à gasoil (Bertoua, Maroua, Banyo, Yoko) s’élève à 200 FCFA/kWh », renseigne le Minee. Qui poursuit : « En payant une subvention de 150 F CFA/kWh, l’Etat permet que les ménages dont la consommation mensuelle est inférieure à 110 kWh ne paient que 50 FCFA le kWh. De même, la consommation des industriels raccordés au réseau moyenne tension a été subventionnée à 20 milliards FCFA en 2021. »

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Selon le membre du gouvernement camerounais, les entreprises en charge de la gestion de l’électricité au Cameroun percevaient ces subventions pour « soutenir les prix de l’électricité consommée par les ménages et les industries ».  Les fonds publics ainsi mis à la disposition d’Eneo et de la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel) permettaient de couvrir, pour Eneo, une partie des coûts de production en contribuant à l’achat du carburant et des lubrifiants pour les centrales thermiques, et, pour la Sonatrel, les coûts de transport de l’électricité. L’on se souvient qu’en 2018, Eneo menaçait de taxer le KWh à 80 FCFA pour les petits ménages qui le payaient, et paient toujours, 50 FCFA, si les tarifs n’étaient subventionnés par l’Etat. 

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Pour rappel, à fin 2020, Eneo, le concessionnaire de la distribution de l’électricité, évaluait la capacité installée du Cameroun à 1 529 MW, dont 1 012 MW gérés par Eneo et le reste par des producteurs indépendants. Plus de 60% de cette énergie provenait des barrages hydroélectriques, et le reste des centrales à gaz et au fuel. Les énergies renouvelables hors grande hydroélectricité, le solaire principalement, représentaient en 2020 environ 0,7% de la capacité installée.

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