Conjoncture

Interdiction des couches jetables: le Mincommerce élargit la mesure aux « made in Cameroon »

Après l’annonce faite le mardi 12 février dernier sur la vente des couches importées, le ministre du Commerce dans un second communiqué rendu public vendredi dernier, a ordonné le retrait de « l’ensemble des couches jetables pour bébé » sur le marché national.

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, vient d’ordonner, au nom du principe de précaution, de retirer « l’ensemble des couches jetables pour bébés » de l’espace marchand national. Cette décision est consécutive à une première relative à l’interdiction des couches importées seules, prise au terme d’une réunion tenue au sein de son ministère mardi dernier avec son homologue des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, les importateurs de ce produit et des responsables de l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR).
En effet, c’est la sortie du directeur général de l’ANOR, Charles Booto à Ngon, à travers sa correspondance du 31 janvier dernier qui sonne l’alerte. Celle-ci rapportait qu’une étude menée par l’Agence de Sécurité Sanitaire (ANSES) a conduit aux conclusions selon lesquelles, certaines substances utilisées dans la fabrication de ces couches importées de l’Europe, (carboxakléhyde et les hydrocarbures aromatiques polycycliques de dioxines ou de furanes…) dépasseraient les seuils sanitaires requis.


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Ces substances pouvant ainsi devenir toxiques, constitueraient un danger pour la santé des bébés, d’où la nécessité pour Charles Booto à Ngon d’attirer l’attention des pouvoirs publics. Hormis la suspension de la vente de ces couches jetables majoritairement importées, l’élaboration d’une norme pour les couches jetables, l’intensification des opérations de surveillance aux frontières et sur le marché local, l’identification des principaux importateurs, des marques distribuées au Cameroun, et la mise en œuvre d’un comité de contrôle de la qualité de ces couches, sont entre autres recommandations faites pour réorganiser le secteur.
Selon des sources au ministère du Commerce, cette mesure est temporaire. Cependant, en attendant les résultats des analyses et investigations initiées à la diligence du Laboratoire National de Contrôle de qualité des Médicaments et d’Expertise (LANACOME), et le retrait total des stocks sur le marché, le seul recours pour les ménages reste les couches lavables.
Le désarroi de certains ménages
Généralement vendues au prix de 100f la pièce, ces couches sont très prisées par certaines mamans contrairement aux couches lavables : « C’est une nouvelle triste pour moi vu que je n’utilise que ça. Les couches lavables irritent souvent la peau de mon enfant quand il reste longtemps mouillé. En plus, je n’ai pas le temps pour laver les couches tous les jours quand je rentre du travail », affirme Danielle Ebong, fonctionnaire. Blanche Biyina, une autre mère et grand-mère attristée par la nouvelle, préfère, malgré les risques, « profiter » de ce qui est encore présent dans les étals. Rencontrée au marché central, elle tient en main un ballot de couches jetables de marque inconnue qu’elle compte stocker chez elle pour prévenir l’éventuel pénurie à venir : « Avec cette interdiction, les couches jetables se feront bientôt très rares ». Bien consciente des risques pour son enfant de dix mois, elle fait la sourde oreille : « Depuis que j’ai accouché, c’est ce que mon enfant porte. S’il n’est pas tombé malade depuis là, ce n’est pas aujourd’hui qu’il le sera ».


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Cette idée est partagée par plusieurs autres mères qui malheureusement, affirment n’avoir juste pas eu les moyens pour acheter des stocks. Une situation qui met les bébés en danger telle que présentée par l’Agence de Sécurité Sanitaire de France (ANSES), et nécessite l’intervention rapide des pouvoirs publics sur le terrain.

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