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Lutte contre la corruption: la Conac déplore le peu d’engouement au niveau des régions

Selon l’organisme étatique de lutte contre la corruption, le niveau d’exécution des plans régionaux de lutte contre la corruption reste en deçà de la moyenne.

 

La Commission nationale anticorruption (Conac) a rendu public il y a quelques jours son Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2017. Les activités menées par les équipes de la Conac dans les régions dans le cadre de cette étude ont aussi permis d’évaluer le niveau d’exécution des plans régionaux de lutte contre la corruption et de mesurer l’impact des actions menées sur le vécu quotidien des citoyens. Il en ressort que le taux moyen d’exécution des plans d’action régionaux de lutte contre la corruption est certes passé de 31,95% en 2016 à 33,31% en 2017, soit une amélioration de 6,01%. Mais, « malgré la hausse observée et les efforts reconnus des parties prenantes et, de nombreuses contraintes et résistances demeurent. Bien plus, ce taux est loin d’être satisfaisant, car se situant en deçà de la moyenne », souligne Rev. Dr. Dieudonné Massi Gams, le président de la Conac, lors de la présentation du rapport.

La région de l’Adamaoua est la seule des dix à avoir atteint un niveau d’implémentation de plus de 50%, dans deux axes.

Il ressort en effet qu’aucune région n’a atteint 50% de réalisation de son plan d’action. La région de l’Adamaoua est la seule des dix à avoir atteint un niveau d’implémentation de plus de 50%, dans deux axes. A savoir l’axe prévention où la région enregistre 50,12%, et l’axe éducation où elle pointe 58,78%. Par ailleurs, constate la Conac, l’incitation et les sanctions sont trop faibles, respectivement 25,05% et 24,27%, alors que l’axe condition est médiocre. La conséquence de ce tableau noir décrit par l’instrument des pouvoirs publics en matière de la lutte anticorruption étant le doute qui semble s’installer dans les esprits des citoyens quant à l’effectivité, l’efficacité et l’efficience de la lutte contre la corruption.

Il ressort des investigations de la Conac que les régions ont beaucoup de mal à réprimer les actes de corruption pour diverses raisons. A savoir la peur des représailles, l’inertie, la complicité de certains chefs et l’absence quasi-totale des inspecteurs régionaux et inspecteurs des services ministériels dans les ateliers d’évaluation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Le manque d’incitation peut, selon la Commission, être lié notamment à la jalousie, l’incompétence de certaines hiérarchies, et la méconnaissance de la plupart des mérites. Les difficultés d’implémentation dans l’axe condition quant à elles s’expliquent par « le détournement des provisions budgétaires de fonctionnement par certaines personnes » et « le blocage volontaire des promotions par certaines hiérarchies », conclut la Conac dans ce chapitre du rapport.

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