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Crise inflationniste : l’hypothèse d’un collectif budgétaire se précise

L’information est révélée par le Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam) après une concertation avec le Gouvernement le 18 mars dernier à Yaoundé. La révision de la loi de finances 2022 pourrait survenir au cours de la session parlementaire de mars en cours, et constituerait alors l’une des clés qui s’offre aux pouvoirs publics pour faire face au trend haussier des cours mondiaux, exacerbé par la crise russo-ukrainienne.

La psychose inflationniste s’est emparée du Cameroun. Le Gouvernement et le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la principale organisation patronale du pays, ainsi que leurs partenaires de divers secteurs sont en alerte, face à la crise inflationniste qui sévit dans le monde et affecte le Cameroun depuis le second semestre 2021. Celle-ci est exacerbée au cours du premier trimestre 2022 par le conflit armée entre la Russie et l’Ukraine, qui n’est pas sans  conséquence sur les économies mondiales. Les répercussions sont aussi graves et se font ressentir à l’échelle du monde. Le Cameroun, grand consommateur du blé russe à titre d’illustration, n’en est pas exempté. L’heure est aux réflexions, entre le Gouvernement et le patronat, qui se sont réunis le 18 mars dernier à Yaoundé, sous la houlette du Premier ministre Joseph Dion Ngute, à l’effet de trouver des solutions envisageables pour tenter de mieux se tirer d’affaire.

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Il est apparu des échanges entre les parties, que l’hypothèse d’un collectif budgétaire est sérieusement envisagée, considérant que cette crise inflationniste hypothèque désormais l’équilibre du budget de l’exercice 2022, et que si les choses restent en l’état, on se dirigerait inévitablement vers un déficit. C’est du moins ce que rapporte le Gicam dans son compte  rendu de ces travaux. « Au regard de la sévérité de la crise, un collectif budgétaire est déjà envisagé, moins de trois mois après l’adoption de la loi de finances de l’exercice en cours», révèle le patronat. En effet, la session parlementaire de mars a cours en ce moment, et le Gouvernement pourrait déposer dans les prochains jours un projet de modification de la loi de finances 2022, dans la perspective d’une réévaluation du budget, lequel se chiffre en ressources et en emplois à la somme de 5 752,4 milliards de FCFA.

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Rappelons que l’année dernière, le parlement a également voté un ajustement du budget 2021, qui avait connu un bond de 615,2 milliards de FCFA, soit une hausse 12,64%. Le ministère des Finances avait laissé entendre que l’enjeu de ce collectif budgétaire décidé par le chef de l’Etat était de « mettre en cohérence les prévisions de recettes avec les conséquences du Covid-19sur les finances publiques ». Il est clair que si le collectif budgétaire 2022 est voté, il viserait davantage à permettre au Cameroun de stabiliser son économie et de rester constant sur ses objectifs de croissance. Le cas contraire, il serait exposé à une stagflation, c’est-à-dire une hausse des prix et l’absence de croissance.

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Le patronat a par ailleurs formulé des propositions au gouvernement pour faire face à cette psychose inflationniste. Le Président du Gicam, Célestin Tawamba, n’a pas manqué de saluer les mesures d’accompagnement déjà mises en œuvre par le Gouvernement, quoique leur impact reste limité face à l’ampleur des surcharges subies par les entreprises. Pour les différentes filières, les répercussions sont quasi identiques : surcoûts de production, difficultés d’approvisionnements et indisponibilité des certains produits, pression à la hausse des prix de vente, pertes de marchés, absence de visibilité pour 2022, suspension et réévaluation des programmes d’investissements suspendus et réévalués, dégradation de trésorerie, risque d’insolvabilité, planification de plans sociaux,… Aussi, a-t-il appelé à la mise sur pied en urgence d’un plan gouvernemental anti-Inflation dont les objectifs seraient de garantir la disponibilité des produits ; de sauvegarder le pouvoir d’achat des populations ; d’éviter les faillites d’entreprises ; et de préserver les marges budgétaires de l’Etat.

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