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Douane camerounaise: le scandale de trop…

Une mission d’une cinquantaine d’agents du ministère des Finances va auditer les recettes de douanes et les postes assignataires au titre des exercices budgétaires 2015, 2016, 2017 et 2018, concernées par des soupçons de fraude.

La Douane camerounaise est une fois de plus mise au-devant de la scène, et pas toujours dans le bon sens. Il y a quelques semaines encore,  cinq agents de la direction générale des Douanes étaient suspendus de leurs fonctions pendant une période de trois mois à compter du 12 février 2019, date de la signature d’une décision à cet effet du ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Ce, pour manquement grave à l’éthique et à la déontologie professionnelles. Cette fois-ci, ce sont les recettes de douanes et les postes assignataires au titre des exercices budgétaires 2015, 2016, 2017 et 2018, qui seront audités. L’on y  soupçonne la mise en place d’un système de fraude consistant à détourner les droits de douanes à travers la mise en circulation des quittances parallèles avec la complicité des services du trésor.


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En effet, c’est suite à une lettre de dénonciation que Louis Paul Motaze a décidé de lancer un audit sur les recettes des douanes des quatre dernières années. C’est ainsi qu’il  a signé une lettre de mission, le 11 mars dernier, désignant les responsables du ministère des Finances pour effectuer une mission d’investigation sur toute l’étendue du territoire national dans les recettes de douanes et les postes assignataires  au titre des exercices budgétaires 2015, 2016, 2017 et 2018. Cette mission qui a  une durée de 75 jours a pour but de faire toute la lumière autour de cette affaire. Il faut rappeler la période qui fait l’objet de cette enquête du Minfi coïncide avec l’arrivée de Edwin Fongod Nuvaga, l’actuel directeur général des Douanes. Ce dernier a été nommé en décembre 2015, en remplacement de Minette Libom Li Likeng, nommée ministre des Postes et Télécommunications.

Selon l’indice de perception de la corruption qui classait les administrations publiques les plus corrompues au Cameroun, la Douane arrivait à la 34ème place sur 43 administrations publiques classées

Egalement, les recettes douanières au cours de cette période étaient de loin inférieures à celles enregistrées à l’époque où Minette Libom Li Likeng, était DG de cette administration. En 2017 par exemple, les recettes douanières s’étaient établi à seulement 732,7 milliards FCFA contre 683,7 milliards  FCFA en 2016, soit une hausse de 49 milliards (+7,2%). Par rapport aux 800 milliards FCFA prévus pour cet exercice, ces recettes douanières étaient en retrait de 67,4 milliards FCFA. Soit un taux de réalisation de 91,6%. Au ministère des Finances, on expliquait alors cette sous-performance par la baisse des importations et, dans une moindre mesure, par les effets induits de l’Accord de Partenariat Economique (APE).


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En rappel, la Douane camerounaise était déjà épinglée par la Commission Nationale Anti-corruption (Conac), dans son rapport 2017 sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun. Selon l’indice de perception de la corruption qui classait les administrations publiques les plus corrompues au Cameroun, la Douane arrivait à la 34ème place sur 43 administrations publiques classées. Alors que les services centraux du Minfi étaient classés 2ème avec une moyenne de 07,2/10, derrière le ministère des Marchés publics, qui était alors leader de ce classement.

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