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Insécurité : machettes, haches, fer à béton… attention danger !

Le ministre de l’Administration territoriale vient de prescrire la restriction de la vente et l’utilisation des armes blanches dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Il faut montrer pattes blanches pour acquérir certains outils de la vie courante dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Machettes, haches, fer de construction ne sont plus en vente libre dans ces deux régions. Désormais, il faut obtenir une autorisation préalable du sous-préfet territorialement compétent pour tout citoyen désireux d’acheter une machette, une hache ou du fer à béton. C’est la substance d’une note du ministre de l’Administration territoriale (Minat) aux gouverneurs des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, en proie à une crise sociopolitique et sécuritaire depuis fin 2016. La décision du ministre intervient après l’assassinat des civils ces derniers jours dans les deux régions anglophones.

Outre l’autorisation préalable, l’acheteur devra justifier d’une activité agricole ou d’un chantier en cours (avec permis de bâtir) avant acquisition proprement dite de l’un de ces outils auprès du magasin ou de la quincaillerie ; non sans avoir formellement été identifié par le vendeur au moyen de son numéro de téléphone, situation de son domicile et sa carte nationale d’identité.

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C’est que, l’attention du Minat a été attirée depuis un certain temps sur le fait que « les terroristes décapitent des honnêtes citoyens avec des machettes et utilisent le fer de construction de diamètre 6, 8 et 10 pour la fabrication des engins explosifs et comme munitions pour les armes artisanales», explique Paul Atanga Nji. Des actes barbares qui amènent donc le ministre à instruire aux gouverneurs des deux régions « des mesures conservatoires visant à restreindre l’achat, l’utilisation et la possession des armes blanches » dans leurs unités de commandement respectives ».

Dans la foulée, le ministre prescrit aux autorités administratives un recensement «dans toutes les quincailleries et les magasins de vos unités administratives respectives, les stocks de machettes, des haches, et des fers disponibles. Ceux-ci feront la déclaration sur honneur des propriétaires ». Le Minat est convaincu que des personnes n’ayant pas de chantier de construction  avec permis à bâtir mais qui acquiert des fers à béton sont des suspects où des potentiels terroristes. De même, des personnes ne disposant pas de plantations, de champs ou de boucheries, mais qui achètent une quantité importante de machettes ou de haches, sont « de potentiels terroristes et méritent de ce fait d’être suivis. »

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Le chanteur camerounais Black Roger’s a dit « La route ne tue pas mais c’est nous qui tuons à cause de nos maladresses ». L’on pourrait s’inspirer de ce refrain pour expliquer le bien-fondé de mesure du Minat.

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