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Les inquiétudes de Maurice Kamto sur l’économie camerounaise

Dans un message à la nation camerounaise le 31 décembre 2021, le président du MRC passe au scanner les grands sujets d'intérêt économique.

Comme il est devenu de tradition, le Pr. Maurice Kamto, Président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) s’est livré à l’exercice de vœux au peuple camerounais. Un discours de plus de 34 minutes dans lequel l’homme politique a évoqué plusieurs sujets importants de la vie de la nation, dont ceux portant sur les aspects économiques et financiers.

S’appuyant sur la pandémie de covid-19, l’homme politique a reconnu d’emblée que «l’année 2021 fut particulièrement difficile dans le prolongement des précédentes. Sur le plan sanitaire, comme pratiquement tous les pays dans le monde depuis deux ans déjà, le Cameroun a souffert et souffre encore sévèrement de la pandémie de Covid-19». S’il dressé le constat de ce que «le covid-19 Impacte sérieusement l’activité économique nationale», le Pr. Maurice Kamto déplore toutefois que «le Covid-19 a été considérée comme une opportunité de détournements à grande échelle des biens et deniers publics. Outre des fonds donné par les bailleurs de fonds». Corroborant ses propos par le rapport de la Chambre des comptes qui ressort des irrégularités et fautes de gestion susceptibles de déclenchement de l’action publique.

Le Président national du MRC s’est abondamment étendu sur la situation de macro économique du pays : «le Cameroun s’est caractérisé par un fort endettement de nature singulièrement toxique qui bouche ses horizons sous divers aspects. En effet, notre pays est à ce jour, pays de la zone franc le plus endetté auprès de la Chine, avec 6,202 milliards de dollars US en avril 2021, d’après la Banque mondiale, e tient le 6ème rang de la nation la plus endettée auprès du géant asiatique sur le continent. De même, le Cameroun est le premier pays francophone le plus endetté auprès de la France avec une dette qui s’élevait à 945 milliards de FCFA en décembre 2020, et occupe le deuxième rang africain de spays les plus endetté auprès de ce pays. Si la dette publique du Cameroun est estimée à fin 2021, à environ 43% de son PIB. D’aucuns estiment que ce niveau d’endettement donne au pays une marge confortable de continuer d’accroître sa dette», a-t-il relevé dans son message de fin d’année.
Face à la situation d’endettement, le Pr. Maurice Kamto y voit plutôt «des difficultés importantes du Cameroun à mobiliser les financements auprès d’investisseurs étrangers traduisant ainsi le caractère toxique de cette dette».

Projets fantômes

Conséquences, «Il résulte de cette situation un arrêt basique et systématique des grands chantiers infrastructurels engagés par notre pays», ajoute l’ex-Ministre délégué à la justice.
Il citera tour à tour l’autoroute Yde-Dla, commencé depuis 2014, l’autoroute Kribi-Edea, la route Kribi-Ebolowa par Akom 2, la Ring road Dans le Nord-Ouest, les 14 péages automatiques, le barrage de Mini Warak, les infrastructures sportives tels que le complexe d’Olembe passé miraculeusement, justifie-t-il, de complexe à un simple stade, dont l’achèvement annoncé depuis fin 2018 n’est pas complet en cette veille de la Can 2022. «Il serait trop long de dresser ici la liste de tous les projets fantômes miroités par le régime et qui n’ont jamais connu un début d’exécution». À Lui, de citer de nouveau le chemin de fer de Mbalam-port de Kribi, les tramways de Douala et de Yaoundé, le complexe industrialo-portuaire de Kribi, y compris sa ville nouvelle, le complexe hôtelier de 6 étoiles du lac de Yaounde, le réseau ferré national, les 500 ponts métalliques etc…

Le Pr. Maurice Kamto ne manquera pas l’occasion d’aborder le sujet sur la gouvernance. Ici également, le Président national du MRC a dévoilé sa grande déception: «l’économie camerounaise a continué à être marquée par plusieurs scandales financiers dont celui dit du covidgate, ceux de la CAN, celui des fonds généreux de la ligne 94 du budget de l’État géré par le Ministre de l’économie, distribués en dépit du bon sens à des particuliers pour leurs activités privées…..», a relevé l’homme politique. Qui pense dès lors que
cette accentuation de la détérioration de la morale publique affecte gravement les couches les plus vulnérables, les plus démunies, et les plus défavorisées de notre pays, en leur privant des moyens de supporter une inflation galopante qui vide le panier de la ménagère et aggrave le phénomène de la vie chère: «l’État exacerbe cette situation en fixant à des niveaux records le prix de certains services publics, tels que l’établissement du passeport. Parmi quelques communiqués sans effet du ministre du commerce, et des ventes promotionnelles symboliques, aucune mesure sérieuse n’est prise par le gouvernement pour juguler», ajoute le Pr. Maurice Kamto.

Appauvrissement

Redoutant une accentuation de la grande pauvreté et un risque de tension sociale au Cameroun, l’adresse de fin d’année du Président du MRC s’est collée à la toute récente actualité économique et financière. Notamment, celle portant sur la loi des finances de l’année 2022: «elle ouvre la voie au renforcement des inégalités sociales par une politique fiscale qui participe d’une volonté de spoliation des couches de populations des plus défavorisées», soutient l’ancien membre du gouvernement. Concernant les opérations des transferts de fonds désormais taxées à hauteur de 0,2% du montant de l’envoi ou du retrait, le Pr. Maurice Kamto pense que le gouvernement camerounais inflige à ses populations démunies une sorte de double peine, sous forme de double ponction, tant sur les dépôts que sur les retraits des fonds transférés. Dans le même sillage, Il évoquera la taxe sur les associations à but non lucratif et les tontines, qui d’après lui, «met en exergue, à la fois, les difficultés qu’éprouvent le gouvernement à trouver le financement pour son fonctionnement, et sa volonté manifeste d’appauvrir davantage les populations».

Il qualifie par conséquent cet élargissement de l’assiette fiscale de «condamnation à la mort économique des plus pauvres». Et propose une politique orientée vers le développement industriel avec des facilités à la création et à l’implantation des unités industrielles, et moins de corruption, ainsi que les services à forte valeur ajoutée. Ce qui, insisté le Président national du MRC, aurait permis à l’État d’engranger des ressources financières conséquentes lui permettant de couvrir l’essentiel de ses besoins.

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