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Restructuration d’entreprises : le DG cherche 2,2 milliards pour sauver le chantier naval

Au premier trimestre 2021, l'entreprise spécialisée dans les réparations et constructions navales croulait sous des créances impayées de 3,2 milliards de FCFA, une dette sociale de 1,6 milliards de FCFA, et une chute de chiffre d'affaires passé en une décennie de 40 milliards de FCFA à moins de 5 milliards de FCFA.

Comment sauver le Chantier Naval et Industriel du Cameroun (Cnic) d’une catastrophe ? Cette entreprise publique connaît de graves difficultés malgré la valse des directeurs généraux observée depuis 10 ans. Le Cnic est dirigé depuis juin 2020 par Roland Maxime Aka’a Ndi. 11 mois après, les mêmes causes produisent les mêmes effets. En date du 5 mars 2021, le Sytrenac, le Syntimac, le Synatchat-Somicam, les syndicats actifs du chantier naval et industriel du Cameroun ont adressé un préavis de grève au Directeur général du Cnic, pour «non-paiement des arriérés de salaires et de primes». Il s’agissait précisément des salaires des mois de janvier et février 2021, du 13ème mois 2020, des allocations de congé annuel, du paiement des arriérés de primes de technicité, risque et salissure dotées par le conseil d’administration depuis juillet 2010, du paiement des allocations de médaille d’honneur du travail, de la reprise des travaux de la commission mixte 1chargée de la révision de la convention d’entreprise du Cnic suspendue en octobre 2019, du reversement des retenues syndicales et du paiement des droits des employés à la retraite.

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Le malaise du Chantier naval et industriel du Cameroun est en réalité plus profond. L’entreprise croule en effet sous une importante dette sociale au premier trimestre 2021. Dette sociale estimée à 1,6 milliards de FCFA (13ème mois 2020, salaires des mois de janvier et février 2021, solde de tout compte décès récents, médailles Cnic en cours, arriérés prime salissures risques et technicités, congés annuels 2020). Par ailleurs, le Cnic attend désespérément le décaissement d’une enveloppe de 2,2 milliards de FCFA sollicitée par le Directeur général du Cnic auprès du Ministère des finances, actionnaire majoritaire du Cnic.

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Décaissement d’urgence

A cet effet, le ministre des transports Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe a adressé le 11 mars 2021 une correspondance y relative à Louis Paul Motaze, le Ministre des finances : «je vous saurai gré de prendre toutes les dispositions que vous voudriez bien prendre pour un examen diligent et bienveillant par vos services compétents de sa requête concernant l’octroi, à titre exceptionnel d’une subvention de 2.295.358.376 FCFA, en vue de désamorcer la grogne sociale au sein de cette entreprise, traduite par le préavis de grève du 5 mars 2021 émis par les syndicats. Il est judicieux de relever le caractère hautement sensible de cet important dossier, tant il est vrai qu’une grève, comme celle envisagée, pourrait compromettre le bon déroulement des activités dans la zone portuaire », indiquait précisément le Ministre des transports. De bonnes sources, le Cnic demeure en attente de ce décaissement exceptionnel. L’entreprise peine également à recouvrer ses créances auprès de ses débiteurs. Créances arrêtées au premier trimestre 2021 à 3,5 milliards de FCFA. Dont 1,2 milliards de FCFA de créances opposables à l’Etat du Cameroun: reliquat des travaux d’installation de la barge sur le fleuve Moungo (321,09 millions de FCFA), dette de la marine nationale (135,5 millions de FCFA), travaux de la plateforme en bois sur la barge sur le Moungo (230,9 millions de FCFA), et 603,6 millions de FCFA de créances auprès de la SNH.

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Pour renflouer ses caisses, le Cnic envisage procéder à un recouvrement forcé de ses créances auprès de ses débiteurs, en plus de recourir à l’actionnaire majoritaire pour le décaissement d’une enveloppe d’urgence de 2,2 milliards de FCFA. «L’activité commerciale tourne au ralenti. Les recettes sont insignifiantes et couvrent à peine le salaire mensuel. La première phase du plan de restructuration, porteur d’espoirs, n’a pas produit les résultats attendus. En lieu et place des apports en numéraires, les actionnaires ont plutôt converti leurs dettes en capital. L’entreprise est endettée et incapable d’apporter une réponse efficace aux revendications sociales…», indiquait récemment Roland Maxime Aka’a Ndi.

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