Conjoncture

Coopération économique: les enjeux de la visite du président de la BAD annoncé au Cameroun

Après le Congo-Brazzaville où il séjourne depuis le 10 mai 2019, Akinwumi Adesina, va sillonner tour à tour le Cameroun, le Tchad, le Gabon, la RDC et la Guinée-Equatoriale jusqu’au 18 mai prochain. Cette visite qui intervient quelques semaines après l’engagement de la BAD à investir 4,4 milliards de dollars pour soutenir le développement en Afrique Centrale, serait probablement l’occasion pour la BAD de tabler sur la réalisation des projets de développement qu’elle promeut au Cameroun.

Dans le cadre de sa stratégie 2019-2025 pour le développement de l’Afrique Centrale, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina effectue depuis le 10 mai, une tournée en Afrique centrale. Ayant débuté au Congo, il sera tour à tour en visite au Cameroun, au Tchad, au Gabon, en RDC et en Guinée-Equatoriale jusqu’au 18 mai, selon un communiqué publié le 03 mai dernier par l’institution financière.

Cette tournée intervient quelques semaines après l’engagement de la BAD à investir 4,4 milliards de dollars pour soutenir le développement en Afrique Centrale dans le cadre de sa stratégie 2019-2025. Si la répartition de cette somme dans le financement des projets structurants des pays de la Cemac n’est pas encore connue, l’on peut néanmoins indiquer que la Banque africaine de développement s’était engagée à financer plusieurs projets au Cameroun parmi lesquels, trois de grande envergure.

Le Premier projet concerne la suite des travaux de construction de la « Ring Road ». Cette route qui permettra de désenclaver les bassins de production agricole de la région du Nord-Ouest et faciliter le commerce transfrontalier avec le Nigeria. Le second projet vise la réalisation d’une ligne de transport électrique de 700 km entre Ngaoundéré et Maroua, au Cameroun, et Ndjamena, au Tchad ; avec une bretelle de 250 km prévue entre Maroua (Cameroun), Mogrom et Ndjamena (Tchad). Et le troisième projet, les études pour l’extension du Chemin de fer Camerounais, de Ngaoundéré vers le Tchad.

Rappelons que depuis le début de ses opérations au Cameroun, en 1972, avec le financement de la construction du terminal de l’aéroport international de Douala, le portefeuille actuel de la Banque représente 25 projets d’un montant total dépassant les 1000 milliards de francs CFA, soit environ 1,7 milliards de dollars américains, répartis dans les secteurs stratégiques des infrastructures, de l’énergie, de l’eau et assainissement, de l’agriculture et de la gouvernance. La part des opérations du secteur privé représentant environ 11% du total des engagements de la Banque au Cameroun.

Cette visite annoncée est d’une importance capitale au regard du rapport que vient de produire l’institution sur l’Afrique. En effet, l’institution indique que l’Afrique centrale traîne encore le pas en matière de dynamisme économique. Et le cas du Cameroun particulièrement est préoccupant : « Les perspectives de croissance sont incertaines. Le niveau des recettes budgétaires attendues en 2019 est fortement dépendant des fluctuations des cours mondiaux du pétrole… Les perspectives de croissance économique sont également menacées par la dégradation de la situation sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise socio-politique persistent, où se trouvent d’importantes zones de production agricole et la plus grande entreprise agro-industrielle nationale. Si cette crise persiste, elle pourrait accroître le niveau des dépenses de défense et de sécurité, affectant ainsi les prévisions budgétaires de 2019 », souligne le rapport.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page