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COP26 : le Cameroun revoit ses objectifs à la hausse pour sauver la planète

Dans la Contribution déterminée au niveau national que le gouvernement présente à la COP 26 qui se tient jusqu’au 12 novembre 2021 en Grande-Bretagne, le pays s’engage à réduire de 35% ses émissions de CO2 à l’horizon 2030. En 2015 lors de la COP 21 à Paris, cet objectif était de 32%. Coût de cet effort : 32 milliards de FCFA.

Perturbations des saisons, inondations, assèchement des points d’eau, avancée du désert, etc. sont quelques phénomènes climatiques que les populations camerounaises vivent régulièrement ces dernières années. Quoique n’étant pas un gros émetteur de gaz à effet de serre (GEZ), responsables du changement climatique, le Cameroun n’en subit pas moins l’impact négatif de ce phénomène. On comprend dès lors l’option du gouvernement d’être solidaire de la communauté internationale dans la sauvegarde de la planète. 

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Dans sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) adoptée en 2015, lors de la 21e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP21) tenue à Paris, le Cameroun avait pris l’engagement de réduire de 32% ses émissions de CO2 à l’horizon 2030. Depuis, le pays a revu cet objectif à la hausse. Pour la COP 26 qui se tient du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow, en Grande-Bretagne, le CDN actualisé porte cette ambition à 35% dont 23% de réduction en conditionnel et 12% en inconditionnel. L’année de référence pour la mise en œuvre étant 2010.

Pour ce faire, le Cameroun entend mettre en œuvre la gestion durable des forêts pour augmenter le puits carbone; porter à 25% la part des énergies renouvelables hors grande hydro dans le bouquet électrique en 2035. A l’occasion de la COP 21, le président Paul Biya avait appelé ses pairs à faire preuve d’audace et de sagesse. “La dégradation continue des forêts en Afrique Centrale diminue la contribution de ce massif forestier à la réduction des gaz à effet de serre. Nous devons sauver les forêts du bassin du Congo. La désertification, qui affecte les pays voisins du lac Tchad, cet immense plan d’eau, absolument indispensable à la vie des populations et à la biodiversité, est en voie d’assèchement progressif. Il a déjà perdu 90% de sa surface initiale. Sauvons le Lac Tchad”, avait-il lancé. 

Courage politique

Pour le Cameroun, “le coût total des investissements à réaliser pour atteindre les objectifs escomptés dans le cadre de la CDN 2030 s’élève à 57 millions de dollars, soit près de 32 milliards FCFA. La part des investissements nécessaires à consacrer aux actions d’atténuation pour atteindre l’objectif visé en 2030, sont évalués à plus de 12 milliards FCFA”, estime le ministère de l’Environnement.

Le montant peut paraître dérisoire. Mais, soutient-on au sein du gouvernement, cet investissement doit être mis en perspective avec la responsabilité du pays dans le désastre climatique que connaît la planète. A Glasgow, la délégation camerounaise conduite par le ministre des Relations extérieures, défend une position en deux points.

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Il s’agit d’abord de faire valoir le fait que le Cameroun séquestre beaucoup plus qu’il ne pollue. En effet, dans le CDN révisé, le gouvernement souligne que “le Cameroun demeure un puits carbone avec une capacité de séquestration deux fois supérieure à ses émissions”. Historiquement, le pays a toujours eu un taux d’émission très faible et une accumulation des émissions historiques extrêmement basse comparée à celles des pays industrialisés. “Cela prouve la très faible responsabilité du Cameroun relativement aux causes anthropiques du changement climatique”, peut-on lire.

Ensuite, en tant que président en exercice de la Commission des forêts d’Afrique Centrale (Comifac), Yaoundé s’engage à “mobiliser les autres pays membres pour inviter les pays développés à augmenter et à respecter leurs engagements financiers en lien avec la mise en œuvre des CDN”. Le ministère de l’Environnement fait savoir que le Cameroun fera valoir ses spécificités et ses priorités à ces négociations en rappelant qu’il porte sur son territoire un pan important du massif forestier du Bassin du Congo (environ 12%) reconnu par tous comme le second puits carbone de la planète.

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