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Hôtel Marriott de Douala : le Premier ministre va réexaminer le dossier

Le processus de construction de l'hôtel 5 étoiles par le groupe Américano-Canadien a été suspendu. Annoncés pour janvier 2021, les travaux de ce palace d'un coût de 60 milliards de FCFA sont par conséquent renvoyés sine die.

Le déguerpissement des populations de Dikolo-Bali a été suspendu in extremis avant la date butoir d’expropriation du 28 novembre 2021. Les familles autochtones natives du Canton Bell, occupant le site de construction d’un hôtel 5 étoiles, se sont énergiquement opposées à l’opération d’éviction décidée par les autorités administratives du Département du Wouri. Un projet du groupe Marriott International représenté par un canadien d’origine camerounaise du nom d’Olivier Chi Nouako, avocat, par ailleurs président directeur générale de l’entreprise «Immigration and business Canada», basée au Canada. Le groupe hôtelier américano-canadien avait, en effet, obtenu du gouvernement camerounais un bail emphytéotique de 50 ans renouvelables sur le site querellé. Le projet Marriott de Douala prévoit la construction, sur 4 hectares, d’un édifice de 280 chambres, doté d’une salle de conférence de 1000 places, d’une piscine, d’un centre d’affaires, d’un casino et des espaces de loisirs entre autres. Pour une enveloppe de 60 milliards de FCFA.

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Les travaux dont le lancement était prévu pour fin janvier 2021, n’ont pu démarrer du fait de l’enlisement de ce dossier. Les natifs Njo Njo dénoncent l’irrégularité du processus. D’après ces familles, le Décret d’utilité publique obtenu par le groupe Marriott International en mars 2019 auprès du Premier ministre est illégal. Elles réfutent également le caractère «d’utilité publique», pour l’édification d’un hôtel, dont le projet est initié par un investisseur privé. Ils dénoncent par ailleurs la dépossession envisagée de leur terre qui appartiendrait au Canton Njo Njo (Bell). Face à la farouche opposition des populations de ce site stratégique de l’Arrondissement de Douala 1er, plusieurs autorités politiques et forces vives se sont penchées sur le litige. Abel Elimbi Lobe, le Président du mouvement «Kawtal», l’honorable Cabral Libii li Li Ngue, Député à l’Assemblée nationale et Président du Pcrn (Parti camerounais pour la reconstruction nationale), les honorables Joshua Osih, Honorable Albert Dooh Collins, ou Marlyse Soppo Toute, tous Députés du Wouri centre.

Réexamen

L’honorable Cabral Libii s’est en effet rendu auprès des populations de Dikolo-Bali à l’effet de recueillir leurs préoccupations, ainsi que s’imprégner de l’évolution de ce dossier à forte tension sociale. Les honorables Joshua Osih et Soppo Toute ont à leur tour été reçus, le 8 décembre 2021, en audience par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, à qui ils remettront un mémorandum y relatif: «en compagnie de l’honorable Soppo Toute Marlyse et l’Honorable Albert Doigt Collins, nous avons rencontré le Premier ministre, Chef du gouvernement, Chief Dr. Joseph Dion Ngute, afin de demander un réexamen de la décision d’expropriation des populations de Dikolo dans le Canton Bell chez nous à Douala. Le Premier ministre nous a demandé de rassurer les familles concernées que personne ne touchera aux intérêts des populations de Dikolo, avant qu’il ne se penche sur le sujet courant mars pour trouver une solution concertée et inclusive dans l’intérêt de toutes les parties», réagissait l’Honorable Joshua Osih après l’audience à la Primaire.

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Dans le même sillage, Sa Majesté Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell, le chef supérieur du Canton Bell, publiait le 25 novembre 2021, un communiqué relatif aux démarches effectuées : «…Il ressort des assurances obtenues auprès des hautes autorités de l’Etat que la destruction des habitants de Dikolo n’aura pas lieu. Son Altesse Royale invite par conséquent les populations concernées au calme jusqu’à l’aboutissement de ses actions en cours auprès des hautes instances», indiquait la notabilité. Il s’agit d’un important sursis accordé aux habitants du quartier Bali-Dikolo, menacés d’expropriation. Relevons que la fin des travaux de l’hôtel Marriott de Douala était envisagée pour 2023.

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