Conjoncture
A la Une

Industrie pharmaceutique : le Cameroun veut booster la production locale de médicament

Pour se faire, le ministère de la Santé publique envisage mettre sur pied une batterie de mesures. Parmi celles-ci on note la promotion de la production et l’utilisation des matières premières locales, la réduction du délai de délivrance des agréments...

Selon les chiffres de la Direction de la pharmacie, du médicament et des laboratoires du ministère de la Santé publique (Minsanté), 2% des produits pharmaceutique disponible sur le marché national sont produit localement et 98% des produits proviennent des importations. Face à ce déséquilibre, il y’a de quoi s’interroger et essayer de trouver les voies et moyens pour parvenir à renverser cette tendance. C’est sur cette lancée que le 20 janvier dernier, s’est tenue une réunion de concertation relative à la promotion du « made in Cameroon » au Minsanté. Une réunion présidée par le Secrétaire général de ce département ministériel, le Pr Louis Richard Njock.

Lire aussi : L’industrie locale du médicament dénonce la concurrence déloyale de la Chine et de l’Inde

Selon la note sur le commerce extérieur de l’année 2020, produit par l’Institut national de la statistique, l’on apprend que le Cameroun a importé 22 123 tonnes de produits, pour une enveloppe de 133,083 milliards de Fcfa. Au premier semestre 2021, les mêmes importations se chiffraient à 11 894 tonnes, pour une enveloppe de 95,686 milliards de Fcfa. Le taux très élevé des importations de produits pharmaceutique se justifie par : l’importation des matières premières, des difficultés à obtenir les autorisations de mise sur le marché (AMM), d’accès au financement et la question de l’exportation des produits.

Pourtant selon le ministère de la Santé public c’est un secteur qui regorge d’énormes potentialités. Parmi celles-ci figurent, la main d’œuvre locale, l’accès au marché africain avec une forte demande des pays de la sous-région, la volonté de l’Etat de soutenir le secteur avec notamment l’allègement de la taxation, et la disponibilité des matières premières locales.

Lire aussi : Import-substitution : des exonérations douanières pour encourager la production locale de médicament

Pour donc faire reculer la tendance des importations une série de mesures a été prise par ce département ministériel pour que la production du médicament local prenne de l’ampleur. Dans cette pile de mesures l’on note : l’allègement des procédures de délivrance des autorisations de mise sur le marché des produits fabriqués localement, la réduction du délai de délivrance des agréments ; la promotion d’un dialogue franc entre grossistes et industriels pour des accords commerciaux et financiers pour permettre de viabiliser l’industrie locale ; la promotion de la production et l’utilisation des matières premières locales, ainsi que la promotion de l’industrie pharmaceutique locale, par la définition des quotas de commande par les grossiste (70/30). Pour mener à bien toutes ces mesures, il sera mis sur pied un comité d’évaluation qui sera chargé du suivie chaque trimestre.

Lire aussi : L’UE et l’Oapi en guerre contre les médicaments contrefaits

Il convient de relever que ces nouvelles mesures prises par le ministère de la Santé, viennent rejoindre une batterie de mesures déjà mise en place par le gouvernement camerounais, dans l’optique de booster la production locale de médicament. Notamment des exonérations fiscalo-douanières sur certains « intrants de production pharmaceutique » à l’importation.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page