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Ruée des demandes de crédit dans les banques

Plusieurs entreprises camerounaises se ruent dans les établissements de crédit afin d’obtenir des prêts bancaires ou de renégocier les conditions de remboursement de leurs dettes, depuis l’annonce de certaines mesures prises par l’Apeccam.

C’est la ruée des opérateurs économiques vers les banques depuis que l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) a publié, le 20 mars dernier, un communiqué dans lequel, les banques sont invitées à mettre à disposition des clients des liquidités pour soutenir leurs entreprises. Ceci parce que l’Appecam constate que le nouveau choc externe dénommé Coronavirus (Covid-19), va perturber l’approvisionnement des entreprises et va s’étendre désormais à la demande, avec des créateurs de richesse qui annulent ou repoussent leurs commandes.

A la Société générale, chez Afriland First Bank, ou encore Bicec et SCB…des sources autorisées confirment qu’elles reçoivent de plus en plus de demandes de crédits de la part des opérateurs économiques. Des statistiques ne sont pas encore données, mais ces banques sont formelles : il y a augmentation de demandes de crédits. Et pourquoi ?

Réponse : « Pour faire face à ce tableau peu reluisant auquel il faut ajouter la fermeture des restaurants, des bars, des établissements d’enseignements ou d’autres entités, l’Apeccam invite ses membres à être attentifs aux demandes des commerçants et des entreprises qui tirent la sonnette d’alarme pour leur trésorerie, de mettre à disposition des clients des liquidités pour soutenir leurs entreprises, d’accorder et de maintenir des crédits bancaires aux agents économiques, en particulier aux PME/PMI qui pourraient rencontrer des difficultés résultant du développement de l’épidémie de Coronavirus pouvant impacter à plus ou moins long terme leurs activités », peut-on lire dans le communiqué de l’Appecam.

Mesures

De façon concrète, l’Apeccam préconise les mesures de soutien suivantes : examiner avec une attention particulière, les situations individuelles de leurs clients impactés dans les secteurs d’activités les plus directement exposés en proposant des solutions les plus adaptées de financement à court terme ; envisager avec les clients les moyens compréhensibles de gestion classique de la renégociation des dettes bancaires, afin d’accompagner et de soutenir les agents économiques qui auraient besoin de renégocier leurs contrats et leurs échéanciers de remboursement.

Par ailleurs, les banques sont appelées à reporter, pour une période déterminée et d’accord parties, les remboursements de crédits pour les entreprises ; période ne pouvant excéder un an dans un premier temps. Sans oublier de supprimer les pénalités et les coûts additionnels de reports d’échéances et de crédits des entreprises et enfin soutenir les clients et les sensibiliser à l’usage du numérique afin de réduire la fréquence dans les guichets des banques.

Attentes vis-à-vis de la Banque centrale

De leur côté, les banques espèrent un desserrement d’étau de la part de la Banque centrale qui a décidé d’assécher le secteur de toutes les liquidités dormantes. « La Beac devrait renoncer temporairement à la décision de réduction des liquidités dans le système bancaire, qui a été prise par le Comité du marché monétaire lors de la session de février 2020, et envisager plutôt de faciliter l’accès des banques au marché monétaire par la baisse de ses taux d’intérêt et l’augmentation des plafonds de refinancement en cas de pression de liquidités. Ceci permettra aux établissements de crédit de la Cemac d’anticiper sur les difficultés de nos économies ». Voilà les propositions que l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) fait à la banque centrale des pays de la Cemac, dans un communiqué signé le 20 mars 2020.

Dans le contexte actuel de la crise du Coronavirus, et afin d’accompagner les efforts que se proposent de faire les banquiers pour éviter un effondrement de l’économie nationale et sous régionale, l’Apeccam interpelle également le gouvernement camerounais sur l’apurement de sa dette intérieure. « Prioritairement, les pouvoirs publics et l’autorité monétaire doivent s’astreindre à accélérer les règlements des factures et les créances des fournisseurs locaux, afin de ne pas paralyser leurs activités », indique la corporation des banquiers camerounais.

Toutes ces mesures suggérées à la Beac et au gouvernement camerounais, selon les banques, sont indispensables pour appuyer les « efforts des banques et de leurs clients », qui « devraient être pleinement soutenus dans leurs démarches pour contrer » la pandémie du Coronavirus. Pour rappel, dans le cadre de cette croisade contre le Coronavirus, le regroupement des banquiers du Cameroun a recommandé à ses membres la poursuite du financement des entreprises, notamment des PME et PMI ; la renégociation des échéanciers de remboursements des dettes des entreprises ; le report pur et simple du payement des crédits pour une période ne dépassant pas un an ; ainsi que la suppression des pénalités et coûts de reports d’échéances et de crédits des entreprises.

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