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Agro-industrie : Sosucam accusée de violation des normes environnementales

La Société sucrière du Cameroun (Socucam), filiale du Groupe Somdiaa, est épinglée dans un rapport d’un organisme français, pour des manquements aux principes directeurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de respect des droits de l’Homme et de l’environnement à l’intention des entreprises multinationales.

La Société sucrière du Cameroun (Sosucam) fait l’objet dans un rapport d’un organisme de la Direction générale du trésor français–le Point contact national (PCN) en l’occurrence- d’accusations portant sur la violation des principes directeurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de respect des droits de l’Homme et des normes environnementales par les entreprises multinationales dans le périmètre où celles- ci exercent leurs activités.

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Dans ce document d’une quinzaine de pages rendu public sur le site web du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et consulté par EcoMatin, le PCN, (une entité chargée de la mise en œuvre des principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales), révèle que ces accusations sont contenues dans une plainte dont il a été saisi le 23 novembre 2020. Ceci s’est fait par un collectif d’associations camerounaises composé du Centre d’actions pour la vie et la terre (le CAVT) et de 14 comités Riverains de Veille (CRV) de la zone sucrière du département de la Haute- Sanaga. Deux associations créés en 2014, dans le but de dénoncer l’envers du médaillon des activités agro-industrielles de la Sosucam.

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D’après la saisine, le Groupe Somdiaa et sa filiale « n’exerceraient pas correctement leur devoir de diligence vis-à-vis des impacts sociaux, sociétaux et environnementaux qui seraient causés par les activités agro-industrielles de la Sosucam », rapporte le document. Des allégations d’impacts négatifs sur l’environnement et les populations riveraines des plantations de cannes à sucre et des usines de transformations de la Sosucam sont également évoquées. Lesquels consisteraient concrètement en des nuisances sonores et olfactives, des impacts sociaux (destructions de récoltes, détérioration des tôles, …) et sanitaires (santé), des perturbations et une diminution de la faune, la pollution de l’air et des eaux. Aussi, évoque-t-on des conflits entre les riverains et l’entreprise sur plusieurs sujets (emploi local, gestion des espaces, …).

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Ces allégations sont réfutées par le Groupe Somdiaa, qui dans le rapport en question estime que la plupart des impacts évoqués ne sont « pas significatifs », en l’occurrence, les nuisances sonores, nuisances olfactives, pollution de l’air, perturbation du régime d’écoulement des cours d’eau, menaces sur la santé des riverains, souillure et destructions des récoltes et oxydation des tôles. Au demeurant, le groupe admet que les activités de sa filiale ont des conséquences néfastes sur la pollution des eaux de surface et sur la pollution des eaux souterraines au fil des années, et ces impacts sont « significatifs » par rapport à la situation de départ de 1965. Par conséquent, « Somdiaa met en œuvre un plan de prévention des pollutions des eaux », apprend-on de ce document.

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Le PCN a cependant formulé des recommandations au Groupe Somdiaa dans un souci d’apaisement des bisbilles d’avec les communautés riveraines, notamment de « conduire rapidement une nouvelle étude d’impact qui prenne dûment comme référence les Principes directeurs et les guides de l’OCDE », et que face aux risques de pollution, des analyses de la qualité des eaux de surface et sous- terraines soient réalisées régulièrement et que sa filiale Sosucam ne se limite pas au plan de prévention concernant les eaux utilisées par l’usine de Nkoteng. Et que les enseignements de ces études et analyses soient être intégrées à la politique de développement durable de l’entreprise.

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