Business et EntreprisesEchos des régionsLittoral
A la Une

Douala : un fonds irlandais va investir 500 milliards dans le projet « Bwang-Bakoko city »

Le lancement du projet «Bwang-Bakoko City» a été effectué le 17 juin à Douala. Il prévoit la construction jusqu'en 2028, sur 531 hectares, de plus de 10.000 logements, 100 hectares de lots réservés aux populations vulnérables, et 250 hectares de lots bâtis et non-bâtis destinés à des logements haut et moyen standings.

Trois ministères sont impliqués dans ce vaste projet : le Ministère de l’habitat et du développement urbain (Minhdu), le Ministère des travaux publics (Mintp), et le Ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf). Baptisé «Bwang-Bakoko city», il consiste en la construction, sur un site de 531 hectares, de 10.024 logements dans ce périmètre de l’arrondissement de Douala 3ème qui abrite déjà les logements sociaux de Mbanga-Bakoko Yassa (plus de 3000 logements), ou la cité Chirac. La nouvelle ville en gestation est portée par Jean-Marie Baone, un opérateur économique, en partenariat avec le Parc national de matériel de génie civil (Matgenie), la communauté Bwang-Bakoko, le fonds d’investissement irlandais Indico Investment E.A limited, et l’entreprise italienne Picone Costruzioni Cameroun.

Lire aussi : Les employés du Matgénie en grève pour 13 mois de salaires impayés

«Le principal objectif est la construction d’une ville moderne, intégrée à une zone d’extension urbaine tel que proposé par le plan directeur d’urbanisme et le plan d’occupation des sols de Douala à l’horizon 2025, dotée de toutes les infrastructures nécessaires à un certain cadre de vie», s’est exprimé Jean-Marie Baone.Bwang-Bakoko City abritera des voiries et réseaux divers, des adductions d’eau potable, un réseau d’électricité, de téléphone et d’éclairage public, un centre d’assainissement des eaux usées, un centre de gestion des déchets, des écoles et des espaces verts. Prévu pour accueillir entre 10.000 ménages, 40.000 à 65.000 habitants dans les lots viabilisés et des logements de qualité, la zone immobilière futuriste comprendra également des centres de santé, un centre administratif, 2 km de berges aménagées, un port de plaisance, un centre commercial, une caserne de pompiers, des bâtiments destinés aux forces de sécurité et du maintien de l’ordre, un centre d’affaires avec salle de conférence, un musée des arts et de la culture camerounaise, et un pool d’excellence pour grandes écoles.

Lire aussi : Le Matgénie innove dans l’assainissement routier

500 milliards de FCFA seront investis dans le projet Bwang-Bakoko City par le fonds d’investissement irlandais Indico Investment E.A limited dont les représentants ont effectué le déplacement de Bwang-Bakoko. Dans le même sillage, une convention a été signée entre le Ministère de l’habitat et du développement urbain et l’entreprise italienne Picone Costruzioni Cameroun pour la construction des 10.024 logements. Picone Costruzioni Cameroun figure parmi les membres de la société civile immobilière créée dans le cadre de ce projet qui prévoit par ailleurs, la viabilisation de 100 hectares de lots réservés aux populations vulnérables, et 250 hectares de lots bâtis et non-bâtis destinés à des logements haut et moyen standings.

Le Matgenie en pourparlers avec la Cnps et les banques

C’est le Parc national de matériel de génie civil (Matgenie) qui effectuera la première partie des travaux du chantier de la nouvelle ville «Bwang-Bakoko City». Une véritable bouffée d’oxygène pour cette entreprise plongée dans des tensions entre le top management et les employés, ainsi que de difficiles relations avec divers fournisseurs et partenaires. Le Matgenie aura en effet pour mission principale de rehausser le niveau général du site d’une hauteur moyenne d’un mètre et demi, par un remblai hydraulique. Pour relever ce challenge, l’entreprise devra extraire du fleuve Dibamba, limite naturelle du domaine constructible de la communauté Bwang-Bakoko, 10 millions de M3 de sable.

Lire aussi : Douala : jusqu’à 250 000F d’amende pour l’occupation illégale du trottoir

«Nous avons effectué des recherches pour identifier les gisements de sable dans le fleuve Dibamba. C’est la tâche la plus importante. Elle sera suivie par un aménagement et un assainissement pour que les eaux ne stagnent pas», a indiqué Désiré Abogo Ntang, le Directeur général du Matgenie. C’est grâce aux deux décrets présidentiels des 7 et 8 avril 2015 portant respectivement transformation et approbation des statuts revisités du Matgenie que cette institution peut désormais remplir des missions industrielle et commerciale. Lesdits décrets ont en effet mis fin au statut d’entreprise publique stricto sensu sous lequel elle était assujettie. Dans ses nouvelles prérogatives d’établissement public à caractère industriel et commercial, le Matgenie est qualifié pour participer à la commande publique, et réaliser des prestations d’entreprises du secteur BTP. Par ailleurs, en 2019, se fondant sur les dispositions de la loi de 2017 sur les entreprises publiques, le Président de la République a élargi et densifié l’objet social du Matgenie : «le Matgenie participe directement ou indirectement à toutes les activités ou opérations industrielles, commerciales ou financières, mobilières ou immobilières sur le territoire national ou à l’étranger, sous quelque forme que ce soit, dès lors que ces activités ou opérations se rattachent directement ou indirectement à son objet social, ou encore susceptibles d’en faciliter la résiliation ou le développement», prévoit le décret de 2019.

Lire aussi : Relance post-covid : le Maire de Douala sollicite le secteur privé

Au regard de ces textes, le Matgenie devra désormais mobiliser ses propres ressources, se financer, renouveler ses équipements sous fonds propres, financer ses projets ainsi que exécuter des marchés publics et privés qui lui sont attribués. Dans le cas du chantier de Bwang-Bakoko City, la prestation du Matgenie sera rétribuée par dation de terrain par la communauté Bwang-Bakoko. «Pour ce travail, la communauté nous paiera par pourcentage sur les surfaces aménagées», a précisé le directeur général du Matgenie. L’accord indique au profit du Matgenie un peu plus de 100 hectares de terrain en compensation de ses prestations d’aménagement et d’assainissement. D’après Désiré Abogo Ntang, la superficie de compensation de services permettra au Matgenie de résoudre ses multiples problèmes, parmi lesquels figurent les salaires et les cotisations sociales: «devant le volume des arriérés de cotisations sociales accumulés par le Matgenie, dont certains remontent à 2002, dès le lendemain de la signature de ma convention avec la communauté Bwang-Bakoko, j’ai pris langue avec le Directeur général de la Cnps, pour que, par dation d’une partie de ce qui sera donné au Matgenie sur ce site, nous epongions l’ardoise de cotisations sociales de cette entreprise», a fait remarquer Désiré Abogo Ntang. Qui entend par ailleurs regagner la confiance des banques nationales. Ces dernières rechignent à délivrer à l’établissement public une lettre de crédit valable de 365 jours lui ouvrant la voie à l’acquisition d’engins lourds et légers auprès des constructeurs. Le Matgenie figure également parmi les membres de la société civile immobilière constituée pour la gestion de la future nouvelle ville. Créé en 1967, le Parc national de matériel de génie civil a pour mission est de constituer, développer, pour le compte de l’Etat, le parc de matériel et d’équipements de génie civil, réaliser les prestations relevant du génie civil et du génie mécanique.

Lire aussi : La Mairie de Douala sollicite la Beac

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page