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Pénurie d’eau potable : le gouvernement accuse Eneo et dédouane la Camwater

Le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, a volé au secours de la Cameroon Water Utilities (Camwater) le 28 juin dernier à l’Assemblée nationale, tentant bon an mal an de dégager son entière responsabilité sur les pénuries. Les stations de production et de traitement d’eau fonctionnent à l’énergie électrique, et sont régulièrement victimes des interruptions de l’entreprise Energy of Cameroon, préjudiciables à l’approvisionnement continu de nos villes.

Le Cameroun a soif, les robinets sont secs, et les populations dans les zones urbaines comme dans les zones rurales pâtissent de cette situation. L’approvisionnement en eau potable est une problématique tout aussi préoccupante que la fourniture d’énergie électrique. Les entreprises responsables de la distribution de chacune de ces denrées, la Cameroon Water Utilities (Camwater) pour l’eau potable, et Energy of Cameroon (Eneo) pour l’électricité, sont régulièrement mises au banc des accusés pour la porosité de leurs services respectifs. Dans une moindre mesure, elles interagissent par effet domino dans leurs activités, et en temps de crise, il n’est pas superflu de les voir se rejeter la faute. Le gouvernement semble d’ailleurs très au faîte de cet enchevêtrement de responsabilités entre la Camwater et Eneo lorsqu’il s’agit de l’approvisionnement en eau potable.

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Au cours d’une plénière spéciale le 28 juin dernier à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, a fait l’autopsie des problèmes liés à l’approvisionnement en eau potable sur l’ensemble du territoire national. Le chef de ce département ministériel a présenté un tableau non exhaustif des difficultés qui plombent la Camwater et entravent son optimisation en matière d’offre en eau potable dans les villes et les campagnes. En milieu urbain par exemple, l’offre demeure inférieure à la demande. Le taux de couverture nationale est de 55%, alors que le taux de desserte oscille autour de 45%. Parmi les difficultés d’ordre technique, le Minee révèle que la plupart des stations de production et de traitement d’eau de la Camwater fonctionnent uniquement à l’énergie électrique, et que les coupures d’électricité causent d’énormes préjudices au concessionnaire du service public de la distribution d’eau potable. « Il y a lieu de faire savoir qu’une interruption d’une heure à la station de production d’eau potable d’Akomnyada, provoque un déficit journalier d’environ 9000m3 sur les 140.000 attendus dans la ville de Yaoundé », schématise Gaston Eloundou Essomba.

Sauver le soldat Camwater

Il est clair pour le ministre que les pénuries d’eau potable ne relèvent pas du fait de la seule Camawater. L’autorité administrative regrette également une absence de synergie d’actions entre les différentes entités étatiques, dans le cadre des interventions sur les voiries et les travaux routiers, qui sont très souvent à l’origine de « l’ensevelissement sous chaussées bitumées des ouvrages comme les vannes et ventouses, ainsi que l’exposition des canalisations, les rendant ainsi sujettes à des casses et à la contamination de l’eau qu’elles transportent. Ces travaux entrainent par ailleurs des pertes importantes de volumes d’eau traité causée par la destruction des réseaux de branchements sans remplacement », argue le ministre.

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Au plan financier, Gaston Eloundou Essomba indique que la Camwater est confrontée à un déséquilibre financier, qui réduit ses marges de manœuvre financière en termes d’entretien et d’extension des équipements de production et de distribution. L’une des conséquences de ce déséquilibre financier réside dans l’immuabilité du tarif de l’eau depuis plus d’une décennie. Le gouvernement préconise pourtant une révision du tarif de l’eau pour permettre à la Camwater de renflouer ses caisses et pouvoir mieux envisager ses investissements. Pour rétablir l’équilibre financier de la Camwater, le gouvernement propose une restructuration de l’entreprise en mettant un accent sur la rationalisation des charges et l’optimisation des recettes à travers l’élargissement de la clientèle et l’amélioration du rendement de distribution. Aussi, la lutte contre la fraude doit être accentuée, et le projet pilote de compteurs intelligents accéléré. Ledit projet, conjugué à la réhabilitation des réseaux de distribution facilitera une maitrise des branchements clandestins ainsi que des fuites sur le réseau.

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