Conjoncture

Terminal polyvalent de Kribi : Kpmo dénonce la concession du philippin Ictsi inc.

Le groupe de logisticiens locaux rejette le contrat d'adjudication en cours de signature entre le port autonome de Kribi et l'opérateur asiatique. Les nationaux regroupés au sein de la Kribi port multiple operators (Kpmo) revendiquent au moins 35% de parts dans le contrat d'exploitation du terminal polyvalent du port autonome de Kribi.

Le 11 juin dernier, le consortium de logisticiens portuaire camerounais, réunis au sein de la  Kribi port multiple operators (Kpmo) était en conseil d’administration extraordinaire.  D’après Gabriel Manimben, le Président du Conseil d’administration de Kpmo cette rencontre se tient «suite à l’instruction donnée par la Présidence de la République via le Secrétaire général  de la Présidence de la République, au Directeur général du Port autonome de Kribi (Pak) de procéder à la signature du contrat de concession avec le consortium Philippin Ictsi inc. ». Et au Pca d’ajouter, «  nous avons décidé de réagir».

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Transimex, Apm, Groupe 2M, Sapem, 3T, Camtransit, Copem Star, Global Outsourcing, groupe d’entreprises nationales affirment «prendre acte» de l’instruction présidentielle, marquant toutefois «leur déception, surprise et indignation». «Kpmo prend acte de la décision mais s’indigne que ce soit fait au moment où les camerounais du haut de leur expertise, en matière de gestion des terminaux locaux, ont fait montre de leurs compétences avérées dans ce secteur névralgique de l’économie camerounaise», explique Alain Claude Atangana Zang, le Directeur général de Kpmo. 

Expertise

Le consortium se targue «d’un bilan positif», après 2 ans d’exploitation du Terminal polyvalent de Kribi (Tpk) .  «Kpmo c’est 70% de volumes des marchandises traitées sur le terminal conventionnel de Douala et aujourd’hui, 100% sur le terminal conventionnel de Kribi, 1800 m3 de marchandises traitées par jour. Kpmo est l’unique acconier sur le terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi. Le groupe s’occupe intégralement de la manutention bord et de la manutention terre de tous les navires qui accostent sur le terminal en import comme export». 

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Le consortium camerounais Kpmo vient en effet de clore un contrat d’exploitation provisoire du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi dès le démarrage des activités le 8 juillet 2018. «Kpmo jouit d’une expertise avérée dans le domaine de la logistique. La gestion en régie du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi a été procédée de moult difficultés. Fort heureusement, Kpmo n’a cessé de rendre attractif ce terminal avec des performances» précise le directeur général. Sauf que les logisticiens locaux s’insurgent contre les réserves portées par la Présidence de la République sur l’expertise camerounaise « malgré le fait qu’il ait présenté un dossier, Kpmo n’a pas été short listé. Ses atouts ne lui ont pas permis d’être retenu. L’attestation provisoire du terminal a été accordée aux philippins. L’une des conditions en défaveur des locaux a été la gestion des terminaux au moins dans 4 pays, une condition qui représente 40% de la quotité», précise Gallus Fouda Fouda, membre influent du consortium.  

Expérience

D’après les sources, les opérateurs camerounais bénéficieraient de 25% dans le contrat de concession en cours de signature. Ces derniers crient à «l’injustice et mène au suicide de l’économie camerounaise». Kpmo trouve «irréaliste l’offre des philippins»: 50 millions d’euros comme droit d’entrée, et un trafic de 2,5 millions de tonnes par an sur quai. «Un rêve irréaliste que les responsables en charge prétendent atteindre», pense Kpmo qui réclame par conséquent au moins 35% de parts dans la concession du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi. Le groupe de camerounais souhaite ardemment participer au conseil d’administration de Kpmo, ainsi qu’à la prise des décisions capitales pour le fonctionnement du Tpk.

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Les propositions de Kpmo sont ainsi claires : «le contrat n’étant pas encore signé, le gouvernement peut encore négocier avec les philippins et trouver à la partie camerounaise un minimum de blocage  de l’ordre de 35% au moins à la signature finale». Autre proposition, «mettre comme tête de fil de la partie camerounaise Kpmo qui est déjà sur le terminal et qui pourrait fédérer d’autres camerounais de tous les horizons afin de pouvoir être en mesure de répondre à cet appel d’offre bien que l’idéal serait la présentation de l’offre Kpmo afin que le travail qui a été fait ne soit pas vain», insiste ils.

Le terminal polyvalent du port autonome de Kribi dispose d’une superficie totale de 10 hectares, un entrepôt de 4000 m2, un quai de plus de 350 mètres d’une profondeur de 16 mètres. D’une capacité de 1,2 millions de tonnes en phase 1, et 4 à 5 millions de tonnes en phase 2, le port autonome de Kribi peut accueillir des navires des navires d’une capacité de plus de 11.000 Evp, une ligne d’accostage dotées de deux grues mobiles, et des équipements de parc etc….Le philippin Ictsi inc. dispose d’une expérience de 30 ans dans le domaine d’exploitation portuaire en Afrique : République démocratique du Congo, Madagascar, Soudan etc.

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