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Cameroun : Hysacam, le gestionnaire des déchets sollicite une subvention de 4 milliards de Fcfa pour produire de l’électricité avec du biogaz

A travers la phase 2 du projet de Mécanisme de développement propre (MDP), la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) envisage de produire une puissance installée de 28 800 MWh/an.

« L’insuffisance des ressources financières freine la mise en œuvre par Hysacam, de la phase 2 du projet MDP (Mécanisme pour le développement propre) de Yaoundé-Nkolfoulou qui permettrait de valoriser le biogaz capté et produire de l’électricité ou du biométhane », a déploré dans les colonnes de Cameroon Business Today, Pierre Fréderic Nyobe Libom, directeur de la production et des infrastructures au sein de la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam).

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Pour comprendre, le MDP issu du protocole de Kyoto est un dispositif qui permet de mettre à contribution les pays en développement pour participer à la réduction des gaz à effet de serre, en organisant le rachat par les pays développés des quantités de carbone dont ils auront réduit l’émission. Contacté par EcoMatin, Jean-Brice Nguema Ndong, le directeur des études, des marchés et la prospective à Hysacam confie que le projet en question va nécessiter environ 4 milliards de Fcfa pour son implémentation.

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Dans un contexte où le gouvernement camerounais vante de plus en plus le mix énergétique, « un projet comme celui de Yaoundé pourrait alors permettre de produire de l’électricité à une puissance installée de 4 MWe soit environ 28 800 MWh/an. Avec l’avantage de pouvoir disposer d’une énergie renouvelable, sobre en carbone », apprend-t-on des sources proches de l’affaire.  D’après les experts du domaine de l’électricité, les investissements ont un coût élevé. L’énergie produite sera certes vendue à l’entreprise chargée de la fourniture de l’énergie électrique mais « les coûts de vente nécessitent une subvention de l’Etat ».

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En Afrique de l’Ouest par exemple, pour soutenir l’activité, le gouvernement ivoirien a obtenu un financement de 40 milliards de Fcfa auprès de la Banque africaine de développement (BAD) pour la construction et l’exploitation d’un centre de traitement qui intègre le MDP. Au Cameroun, Hysacam, très souvent en proie aux difficultés financières, sollicite l’intervention de l’Etat pour pouvoir réaliser la deuxième phase du projet. Et pour cause, « le problème est que cette énergie coûte plus chère à la production que celle produite par l’hydro-électrique. Et comme aucun consommateur ne peut accepter de payer plus cher que le prix du marché, on a besoin d’une subvention ou d’une péréquation de l’Etat pour garantir les financements du projet », explique Jean-Brice Nguema Ndong.

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La phase 1 du projet réalisé (sous fonds propres) dans les villes de Yaoundé et Douala, consistait au captage et au brûlage en torchère du biogaz. Elle a coûté 5,5 milliards de Fcfa, soit un prêt de 2 milliards de Fcfa auprès de Société Générale et 3,5 milliards de Fcfa à Ecobank. Ces ressources ont permis la construction d’une centrale de captage d’une capacité de 250 tonnes par jour dans les deux villes avec un prix d’achat garanti d’environ 7 800 Fcfa la tonne. En termes de retombées, Hysacam revendique à travers ces deux marchés développés sur le marché du carbone, 200 emplois directs et 400 emplois indirects créés entre autres.

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