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Secteur bancaire : Société Générale maintient le flou sur la vente de sa filiale camerounaise

Société Générale entretient le flou sur son avenir en Afrique. En 2023, le groupe bancaire français amorçait son désengagement de certains pays africains jugés peu rentables. Sauf que la banque serait sur le point de céder son activité au Maroc, mais aussi au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Ces 4 pays sont pourtant les principaux marchés de Société Générale en Afrique. Cette valse de cessions suggère un changement de stratégie du groupe qui pourrait tourner définitivement la page du continent africain après plus de 60 décennies. Au Cameroun, Société Générale est la 2eme banque du pays selon le dernier classement EcoMatin des Banques.

Le groupe bancaire Société Générale va-t-il définitivement quitter l’Afrique ? Selon les médias marocains, le banquier français aurait trouvé un accord avec Moulay Hafid Elalamy, patron du groupe Saham, pour lui céder sa filiale marocaine détenue à hauteur de 57%. La valeur de l’opération est annoncée à environ 803 millions de dollars. Une nouvelle qui est de plus en plus relayée dans le secteur financier même si aucune annonce officielle n’a été faite à date.

Mais de sources médiatiques, le deal avec Sanlam serait déjà sur la table du régulateur bancaire du Maroc. Si elle est officialisée, cette transaction marquerait un gros tournant pour l’avenir de Société Générale en Afrique puisque le Maroc est son principal marché sur le continent. En 2023, sa filiale y a réalisé un Produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires) de 527 millions d’euros (soit environ 345 milliards Fcfa) et un résultat net avant impôts de 195 millions d’euros (soit 127,9 milliards Fcfa). Elle est par ailleurs la 5e banque du pays.

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Négociations sur les principaux actifs subsahariens

Le désengagement du marché marocain laisse planer le flou sur l’avenir du groupe français en Afrique. Il y’a en effet un an, la banque annonçait son retrait de 4 pays (Congo, Guinée Équatoriale, Tchad, Mauritanie) justifiant cela par une volonté de « concentrer ses ressources sur les marchés où il peut se positionner parmi les banques de tout premier plan ». Quelques mois plus tard, le même motif sera servi pour justifier la cession de ses activités au Burkina Faso et au Mozambique à Vista Bank. 

Les tractations autour de sa filiale marocaine suggèrent que Société Générale a visiblement changé de stratégie et pourrait tourner définitivement la page du continent africain. Selon les informations de EcoMatin, le groupe Vista piloté par Simon Tiemtoré serait en pourparlers avancés pour reprendre les filiales de Société Générale en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Sénégal. Moulay Hafid Elalamy serait également sur le coup pour s’offrir les 3 principales franchises de Société Générale en Afrique subsahariennes en termes de chiffres d’affaires, soit respectivement 363 millions d’euros ; 150 millions d’euros et 136 millions d’euros. Pour l’instant, la banque française se garde bien d’effectuer tout commentaire sur le sujet.

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Recentrage sur les marchés financiers ?

« Le Groupe Société Générale reste également pleinement engagé dans l’accompagnement de ses grands clients sur le continent africain, à travers ses franchises mondiales de banque de financement et d’investissement », avait indiqué le banquier français dans son communiqué annonçant la cession de 4 filiales à Vista et Coris Bank. Cette déclaration peut laisser entrevoir un recentrage sur les marchés des capitaux à travers le continent au détriment de son activité des activités bancaires traditionnelles. En 2023, le continent a contribué à hauteur 1,9 milliard d’euros au PNB du groupe financier, soit seulement 7% de son chiffre d’affaires global, en baisse de 1 point de pourcentage comparativement à 2022.

Preuve de son recentrage, le groupe a récemment lancé une branche dédiée à la gestion d’actifs financiers dans la Cemac. Société Générale reste également active sur le segment de la structuration des opérations avec SG Capital, sa filiale dédiée que dirige le camerounais Jean Jacques Moukoko Elame.

Tout ceci intervient dans un contexte où de plus en plus, les groupes bancaires étrangers se retirent du continent africain, au profit des capitaux locaux. On peut citer BNP Paribas qui s’est désengagé de l’Afrique subsaharienne avec la cession de ses filiales du Sénégal et de Côte d’Ivoire, ses dernières dans la zone. On peut également penser à Standard Chartered Bank qui s’est retiré de 7 marchés dans la région Afrique et Moyen-Orient (AME). D’autre part, la banque réduit le voile de son éventail d’opérations en Côte d’Ivoire et en Tanzanie où elle compte se concentrer uniquement sur ses activités de Corporate, Commercial and Institutional Banking (CCIB).

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