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Climat des affaires : la sonnette d’alarme qui vient du patronat

De nombreux des chefs d’entreprises interrogés mettent notamment en cause la pression fiscale qu’ils jugent plus forte ainsi que la situation préoccupante de la trésorerie.

Ce n’est donc pas  la grande sérénité en ce moment dans l’activité entrepreneuriale au Cameroun. Interrogés par le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM), bon nombre de chefs d’entreprises installées au Cameroun se disent même de plus en plus  inquiets pour le 3eme trimestre 2018 qui vient de commencer. Déjà pour ce qui est du 2ème trimestre de l’exercice en cours, à peine 40% des entreprises interrogées considèrent que l’activité a connu une tendance haussière, selon les résultats d’une enquête menée entre juillet et août par le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM). Pendant la période considérée, explique-t-on, plus de la moitié des chefs d’entreprises interrogés jugent que la pression fiscale a été plus forte, que la situation de la trésorerie reste préoccupante, 48% déclarant que celle-ci s’est dégradée alors que l’emploi et l’investissement sont, par contre, restés stables.

Relativement à l’opinion recensée au 1er trimestre 2018, le tableau de bord du GICAM constate une baisse de l’opinion favorable lorsqu’il est question de l’évolution du chiffre d’affaires. De 50% au 1er trimestre, la proportion de chefs d’entreprises exprimant cette opinion est passée à 42% au 2nd trimestre. Dans le même temps, la proportion de chefs d’entreprises optimistes quant à l’évolution de leur chiffre d’affaires régresse de 42% à 37%, la tendance d’une fiscalité toujours plus oppressante reste perçue par un nombre de plus en plus élevé de répondants, la perspective d’une trésorerie plus tendue étant crainte par une frange non négligeable (47%) de chefs d’entreprises. S’agissant des faiblesses et menaces, l’environnement économique du Cameroun continue, selon le patronat, d’être impacté par un certain nombre de facteurs négatifs, à savoir le retard de paiement, l’insécurité dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où règnent des menaces sécessionnistes.

Sont également cités la concurrence déloyale, les retards de paiement chez 60% des prestataires, les tracasseries administratives, l’insuffisance de l’énergie électrique et les difficultés de circulation sur le pont du Wouri, situé dans la métropole économique, Douala, qui constitue un passage névralgique des marchandises vers le grand-Ouest. Aux côtés des facteurs qui nuisent à l’épanouissement des entreprises, il en existe qui, selon l’enquête, pourraient constituer des supports de dynamisme pour l’activité économique, à savoir la qualité de la ressource humaine, les opportunités de marchés et la stabilité des prix. Ils ont été à l’origine de quelques espoirs exprimés par des proportions non négligeables de chefs d’entreprise. Le GICAM note au passage qu’alors qu’un discours largement répandu tend à consacrer l’inadéquation formation-emploi comme une tendance lourde, les entreprises camerounaises semblent plutôt satisfaites de la qualité de leurs ressources humaines internes, un résultat obtenu sans doute au prix de nombreux efforts de formation continue.

Malgré l’effet de saisonnalité, le 3ème trimestre 2018 s’avère encore plus inquiétant au Cameroun, car la proportion des entreprises projetant un chiffre d’affaires à la hausse a chuté à 37%, en même temps que les chefs d’entreprises restent encore plus nombreux à déclarer ressentir une pression fiscale plus forte.

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