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Comment la Cameroon Hotels Corporation se (re)déploie après la Covid-19

Cette structure, détentrice du capital de l’hôtel Hilton de Yaoundé son fleuron, dont les activités ont été durement impactées en 2020, compte engager de nouveaux investissements au cours des prochaines années pour étendre son empire. Elle envisage notamment de construire un hôtel Hilton à Kribi, et aussi de se lancer dans l’immobilier.

L’industrie de l’hôtellerie, à l’image de la plupart des secteurs d’activité, a subi de plein fouet les affres de la pandémie de Coronavirus. Les restrictions de mouvements de personnes et des biens au niveau mondial ont induit forcément un ralentissement de l’activité touristique, avec comme conséquence une baisse de fréquentation des hôtels, et donc une baisse du chiffre d’affaires dans le secteur. L’hôtel Hilton de Yaoundé, filiale de la structure Cameroon Hotels Corporation (CHC), en a également souffert. La situation financière de l’entreprise se caractérise par une baisse drastique du chiffre d’affaires de 44,63% par rapport à l’exercice 2019. « Cette contre-performance est principalement due à la pandémie ayant occasionné une chute du taux d’occupation des chambres (33,2% contre 62,9% attendus), du revenu par chambre disponible (36 433 FCFA contre 68 051 FCFA en 2019) faisant ressortir une baisse de 46,46% des recettes d’hébergement, de 43,81% des recettes de restauration et de 18,86% des recettes liées aux activités sportives par rapport à l’exercice 2019 », renseigne le rapport 2020 de la Commission technique de réhabilitation des Entreprises publiques et parapubliques.

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Ces contreperformances de sa filiale ont indéniablement des conséquences sur la santé financière de la CHC, qui envisage une nouvelle stratégie de déploiement post-Covid-19. D’emblée, pour essayer de stabiliser la situation de l’hôtel Hilton son fleuron, elle a entrepris une reconfiguration de ses affaires afin d’imprimer la relance à travers le développement du business local et de nouvelles offres promotionnelles. En conformité avec les objectifs du secteur consignés dans la SND-30, qui prévoit notamment une augmentation de la capacité d’accueil par l’accroissement du nombre d’hôtels haut standing d’ici à 2030, la CHC envisage de construire un hôtel Hilton à Kribi, la cité balnéaire. Il s’agirait alors de son deuxième établissement hôtelier sous la marque Hilton. La CHC prévoit également d’investir dans le domaine de l’immobilier à Yaoundé, et surtout de développer un centre commercial.

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Il faut préciser qu’à la suite de la chute du chiffre d’affaires du Hilton hôtel, l’entreprise a adopté un certain nombre de mesures d’ajustement visant à redorer son blason. Elle a réduit ses charges en procédant notamment à l’abattement des salaires du top management pendant quelques mois, à l’annulation des dépenses liées aux promotions et à la suspension des visites régionales. Ainsi comparées à l’exercice 2019, les charges du personnel ont baissé de 17,61%. Cette régression est également le résultat d’une stratégie de réduction et de maîtrise des effectifs qui a été mise en œuvre afin de s’adapter à l’impact financier lié à la pandémie. « La baisse des activités d’hébergement est aussi conséquente aux difficultés qu’éprouve la CHC face à la politique tarifaire de la concurrence résultant de la chute des prix sur le marché. L’entreprise a fait le choix de maintenir son niveau de prix pour sécuriser son label et son standard tout en proposant une stratégie tarifaire agressive en termes de promotions et plus flexible grâce aux avantages et services inclus », indique le rapport.

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Ces contraintes font ressortir une légère dégradation des capitaux propres de – 9,8%, une baisse de la valeur ajoutée de – 55,37%, une forte régression des résultats d’exploitation de – 321,34% et du résultat net de – 677,59% par rapport à l’année 2019. Hormis l’endettement à long terme qui a augmenté de 20,44%, les dettes fiscales, sociales et autres dettes ont régressé, principalement en raison du recouvrement de la somme de 169 millions FCFA auprès de l’Etat Client qui a permis de régler une partie de ces dettes.

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