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Les doléances de l’Afrique au FMI et à la Banque mondiale pour lutter contre le Covid-19

Renforcement des systèmes de santé, réponse aux fac¬teurs de vulnérabi¬lité, renforcement de la mobilisation des ressources, pro¬motion du secteur privé sont, entre autres, les points sur lesquels le Groupe consultatif africain sollicite une inter¬vention rapide et efficace des institutions de Bretton Woods.

Le Fonds Monétaire Inter­national (FMI) et la Banque Mondiale (BM) savent, de­puis quelques jours, ce que les pays africains souhaite­raient comme aide de leur part pour les accompagner. En tant que président du Groupe consultatif africain (ACG) des deux institutions de Bretton Woods, le mi­nistre camerounais de l’Eco­nomie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) le leur a fait savoir dans le cadre des Réunions de Printemps du FMI et de la Banque Mondiale, au cours d’une vidéo conférence qui s’est déroulée ce mois d’avril. Le ministre Alamine Ousmane Mey a en effet présenté les principaux domaines sur lesquels l’Afrique voudrait voir les interventions de la Banque Mondiale et du FMI s’accélérer.

Actualité oblige, les pays africains sont préoccupés par le renforcement de leurs systèmes de santé et la ri­poste face aux répercussions de Covid-19. « Il est essen­tiel que ces deux institutions mobilisent rapidement, effi­cacement, et d’une manière modulable les mécanismes et instruments existants afin de soutenir les efforts dé­ployés par les pays africains pour faire face à tragédie humaine et aux retombées économiques que provoque cette pandémie », sollicite le président de l’ACG.

Projet sur le Capital hu­main

De manière concrète, la Banque mondiale est invitée à intensifier l’action qu’elle mène aux côtés des pays dans le cadre du projet sur le capital humain. Plus pré­cisément, a insisté Alamine Ousmane Mey, il s’agit d’intensifier son appui à la conception de systèmes de santé, d’appuyer le dévelop­pement d’établissements de santé et de systèmes viables, d’accroitre ses interventions en faveur du secteur de la santé en augmentant les aides financières, fournir à court terme un appui budgé­taire d’urgence au pays.

Le FMI est également sol­licité dans ce domaine pour renforcer davantage l’assis­tance apportée à tous les pays du continent et plus encore aux Etats fragiles touchés par des conflits. Il s’agit notamment d’accélé­rer la mise en œuvre de son programme sur les Etats fra­giles ; fournir des conseils sur les mesures macro­économiques à prendre afin d’apporter un soutien urgent et ciblé au secteur de la santé ; répondre à l’accroissement attendu des besoins financiers des pays africains ; et veiller à doter les mécanismes existants de ressources suffisantes.

Vulnérabilité liée à la dette

Si le volet sanitaire occupe une place importante dans les préoccupations des pays africains, d’autres domaines ne sont pas à l’oubli. Le Groupe consultatif africain souhaite que la Banque mondiale et le FMI les aident à mieux répondre aux facteurs de vulnérabilité liés à la dette et aux besoins de financement, en entrepre­nant une analyse plus appro­fondie des conséquences de la pandémie de Covid-19. Les Etats africains voient concrètement une annula­tion de leurs dettes, en vue de disposer de plus grandes ressources.

Le soutien des institutions de Bretton Woods est aussi souhaité pour renforcer la mobilisation des ressources intérieures et maitriser les flux financiers illicites. Malgré certains progrès, le recouvrement des recettes reste en deçà des potentia­lités. « Nous appelons la Banque et le FMI à renfor­cer la coordination avec les pays destinataires et d’autres institutions financières inter­nationales pour relever » le défi de l’évasion fiscale.

Autre doléance dans la gibecière africaine : la pro­motion du développement du secteur privé. Le déficit criant d’infrastructures en Afrique, évalué à 100 mil­liards de dollars (environ 5 000 milliards de FCFA) chaque année, assombrit les perspectives de développe­ment du continent et limite ses capacités à fournir des emplois aux jeunes. Tout ce qui devrait, in fine, per­mettre l’accélération de la création d’emplois et favo­riser la transformation éco­nomique.

>>Voir aussi- Coronavirus : le FMI accorde 110 milliards FCFA de prêts non concessionnels au Cameroun

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