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Marché financier : Joël Daniel Monefong, l’entrepreneur au bras long

Fondateur de plusieurs sociétés, dont Contacturer Capital qui vient de rafler l’arrangement de l’emprunt obligataire de 50 milliards de F Cfa de la Bdeac, cet homme d’affaires a su tisser sa toile au Cameroun et à l’étranger. Dans son carnet d’adresses, Louis Paul Motaze ou Félix Tshisekedi.

La nouvelle a surpris plus d’un. Pour son emprunt obligataire en cours de 50 milliards de F Cfa, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) a jeté son dévolu sur Contacturer Capital comme arrangeur chef de file. Cinq mois seulement après l’obtention de son agrément comme société de bourse auprès de la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (Cosumaf). Il est vrai que ce nouvel acteur du marché financier disposait d’un atout dans sa manche en la personne de son administrateur directeur général. Ancien de la Bicec, de Bgfi, d’Uba et d’ESS, Paul Onono a déjà participé à la structuration de plusieurs emprunts obligataires, dont ceux de la banque régionale de développement.

Il n’empêche, Contacturer détonne, peut-être parce que celui qui se trouve à la tête de l’édifice n’est pas n’importe qui. En effet, Joël Daniel Monefong a décidé de se lancer dans la finance et recrute tous azimuts ces derniers mois, comme le montre sa page Linkedin, pour structurer le groupe Contacturer qu’il a fondé. Cette holding coiffe Contacturer Inc, spécialisée dans le conseil et l’intermédiation, et la société d’investissement Contacturer Investment Holding en dessous de laquelle se trouve la société de bourse.

Ce schéma est toutefois différent de celui d’une vidéo diffusée sur sa page Linkedin, à l’occasion des vœux de Nouvel, qui revèle un groupe au spectre plus large. Déjà, la dénomination change, puisqu’on a affaire à Monytec Group qui englobe les services boursiers (Contacturer Capital), l’habillement (Edimo Design), l’équipement sportif (Edimo Sports), l’agribusiness (N’nam Agro Industrie), internet mobile (Iclikipay), les réseaux et télécoms (Innovendi), applications et métiers web (Fagiciel), l’informatique (Elios Consulting), sans oublier la logistique et le transport (KMM Logistics).

L’intérêt du natif de Zoetele, dans le département du Dja et Lobo, pour ce dernier secteur provient sans doute de son passage dans le secteur portuaire. Puisque ce très proche de Louis Paul Motaze intègre le projet de construction du port en eau profonde de Kribi, que pilote alors son mentor, à son retour du Canada où il avait décroché un diplôme en finance et management des organisations à l’université du Quebec à Montréal (UQAM). Il devient le directeur administratif et financier de l’unité opérationnelle du comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe insdustrialo-portuaire de la cité balnéaire.

Plus tard, la rumeur le place parmi les favoris pour diriger le Port autonome de Kribi (PAK) en gestation. Il héritera du poste de conseiller technique, alors que son patron d’alors, Patrice Melom, est propulsé à la tête de la nouvelle structure. Une incompatibilité d’humeur l’oblige à quitter Kribi pour revenir au comité de pilotage pas dissout, malgré l’avènement du PAK.

Entre temps, son nom apparaît dans une dénonciation d’un ancien cadre du groupe Bolloré, révélant son implication dans un arrangement au parfum de corruption entre les chinois de CHEC, constructeurs du port, et le consortium Bolloré-CMA-CGM ayant gagné la future gestion du terminal à conteneurs. Joël Daniel Monefong livre sa version aux enquêteurs du Secrétariat d’Etat à la défense (SED), mais n’est pas plus inquiété que ça… 

A l’étroit au Cameroun, Joël Daniel Monefong se tourne vers le sud du continent et dépose ses bagages sur les bords du fleuve Congo, pour distiller ses conseils à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en négociations avec le dubaiote DP World pour l’édification du port en eau profonde de Banana. Il se voit même gratifier de la fonction d’«expert-conseiller au bucco cabinet du président de la République démocratique du Congo ». 

Une carte de visite que ce bon vivant aimant rouler carrosse entretient notamment grâce à sa passion pour le golf. Sur les greens d’ici et d’ailleurs, il n’hésite pas à rencontrer du monde et à epaissir son carnet d’adresses.

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