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Secteur de l’électricité : interrogations sur un deal de 35 milliards entre BGFI et Eneo

Au rang des préalables qui conditionnent cette deuxième émission : la transmission de la signature des différents accords certifiant les dettes de l’Etat envers Eneo ainsi que les conventions de subrogation des dettes des sociétés publiques auprès d’Eneo ; la transmission des procès-verbaux des assemblées générales de KPDC et DPDC, incluant pour chacune des sociétés une distribution des dividendes et enfin la reprise de la dette par l’Etat de KPDC à DPDC.

Pourquoi les banques tardent à décaisser à Eneo les 39 milliards de FCFA représentant l’apurement des arriérés de créances de l’Etat ? La question vaut son pesant d’or tant le paiement figure dans le protocole d’accord récemment signé entre l’Etat et d’autres acteurs en vue d’injecter la somme de 182 milliards de FCFA pour assainir les finances du secteur de l’électricité. Engagée au mois de juillet 2021, l’opération de rachat des arriérés de dettes de l’Etat sur Eneo peine à trouver un dénouement positif. Au Ministère des Finances, la question semble pourtant bouclée : « Nous avons cédé une partie des créances d’Eneo sur l’Etat aux banques. Les banques les ont rachetés » lançait le 22 décembre dernier Samuel Tela le Directeur de la Trésorerie au Ministère des finances. Si le rachat est effectif, le décaissement, lui, traîne encore le pas. Au moment où nous mettons sous presse, le concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun n’a pas toujours perçu le moindre copeck du pool bancaire, conduit par Société Générale. Mais, nous renseigne-t-on, les négociations se poursuivent. « Eneo travaille actuellement avec l’Etat du Cameroun et les banques locales pour le décaissement de cette cession de créances de 39 milliards dans les meilleurs délais » explique un haut cadre de l’entreprise.

BGFI Cameroun à la rescousse

Afin d’honorer en urgence les engagements indispensables à la continuité de son exploitation malgré le blocage susmentionné, Eneo s’est tourné vers BGFI Cameroun, son partenaire historique, pour solliciter un prêt de 35 milliards de FCFA. Un document du Premier Ministère consulté par EcoMatin révèle que la filiale locale du banquier gabonais a fait preuve d’une « extrême réactivité » pour débloquer l’enveloppe sollicitée en 48H. D’une maturité de 90 jours, le prêt aurait permis au concessionnaire de régler une partie de sa dette due à ses fournisseurs que sont les grands marketeurs locaux. « Il en est de même pour un groupe plus élargi de fournisseurs d’équipements indispensables au fonctionnement optimal des centrales hydroélectriques et au développement du réseau électrique » renseigne le document.

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Contacté, Eneo confirme l’existence de la transaction mais avance plutôt un montant de 30 milliards de FCFA qu’il aurait sollicité. Le concessionnaire explique que les fonds obtenus ont été alloués au règlement des factures de combustibles, des travaux de préparation de la CAN et à l’apurement de « fournisseurs critiques » en vue d’assurer la continuité de l’exploitation, notamment pendant les périodes de fêtes. A la question quel sera le mécanisme de remboursement, c’est motus et bouche cousue. « Je ne suis pas sûr qu’il est opportun de communiquer des informations contractuelles dans un journal public » lance notre interlocuteur. On n’aura pas plus d’informations en se rapprochant de BGFI. Un responsable contacté refuse formellement de dire le moindre mot sur la question. En marge de cette solution palliative, l’omerta règne sur les raisons du non décaissement des créances de l’Etat rachetés par les banques au profit d’Eneo. Un silence assourdissant qui amène à s’inquiéter sur le bon déroulement du processus d’apurement des finances du secteur voulu par l’Etat. Car il ne s’agit pas du seul retard qu’accuse le processus. L’opération d’émission de titres initialement prévue le 17 janvier dernier, pour le paiement de 48 milliards à Eneo, après celui de 70 milliards, accuse du retard. « L’opération est reportée d’une dizaine de jours, car on finalise encore les conditions suspensives à cette seconde émission » nous souffle une source proche du dossier.

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Au rang des préalables qui conditionnent cette deuxième émission : la transmission de la signature des différents accords certifiant les dettes de l’Etat envers Eneo ainsi que les conventions de subrogation des dettes des  sociétés publiques auprès d’Eneo ; la transmission des procès-verbaux des assemblées générales de KPDC et DPDC, incluant pour chacune des sociétés une distribution des dividendes et enfin la reprise de la dette par l’Etat de KPDC à DPDC.

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