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Standard & Poor’s rehausse d’un cran la note du Cameroun à B- citant une « croissance résiliente » de l’économie

Atténuation des risques pesant sur la trésorerie, discipline de paiement du Trésor, amélioration de la gestion de la trésorerie, stabilité de la croissance du PIB sur trois exercices… sont entre autres facteurs ayant milité à la réévaluation de la note de la dette souveraine du pays avec des perspectives stables.

Le 22 mars 2024, l’agence de notation souveraine américaine Standard & Poor’s Global Ratings (S&P), a rehaussé d’un cran la note de la dette souveraine du Cameroun de CCC+/C à B- avec des perspectives stables. Ce relèvement des notations de crédit souverain du Cameroun, à long et à court terme tant en monnaie locale qu’en devises étrangères, a été effectué sur la base de la mise en balance des risques inhérents à la gestion des finances publiques, la volatilité des termes de l’échange et la situation sécuritaire fragile du pays avec des facteurs tels que l’accès à un financement concessionnel tel que préconisé dans le nouvel accord avec le Fonds Monétaire International (FMI), et le potentiel d’une croissance économique plus forte.

Ainsi, s’agissant de la gestion des finances publiques, les analystes de S&P Global Ratings notent pour les saluer, les mesures contenues dans le programme conclu avec le FMI, avec pour objectif d’améliorer le cadre de gestion de la trésorerie. De plus, les risques pesant sur la position de liquidité du Cameroun et la discipline de paiement du Trésor public, se sont atténués. Toute chose qui, malgré la faiblesse persistante de la gouvernance, affirme l’agence, devrait atténuer les défis techniques ayant conduit au défaut de paiement du Cameroun survenu en 2022.

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Réduction de la subvention des carburants

La nouvelle notation du Trésor camerounais prend également en compte les économies budgétaires qui résulteraient de la suppression partielle des subventions de carburants. En effet, depuis le 3 février 2024, le Cameroun a réduit la subvention des produits pétroliers à la pompe en relevant les prix du super et du gasoil de 110 Fcfa et de 108 Fcfa respectivement.

Selon les chiffres de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), les besoins mensuels en carburants du pays s’établissent à environ 180 millions de litres ; soit 80 millions de litres de super, et 100 millions litres de gasoil. Calculette en main, l’Etat n’aura plus à subventionner le super à hauteur de 8,8 milliards de Fcfa tous les mois, et le gasoil à 10,8 milliards de Fcfa ; soit un total 19,6 milliards de Fcfa. En une année, les économies seront pondérées à 235,2 milliards de Fcfa.

Du point de vue macroéconomique, S&P annonce que les signaux de l’économie camerounaise sont plutôt au vert. Cette bonne météo se caractérise par un taux de croissance de 4,2% sur la période 2024-2027, tirée essentiellement par l’augmentation des investissements dans les grands projets d’infrastructures énergétique, routière et de communication. Ces projets, assure l’agence, devraient faciliter l’accès à l’électricité pour les entreprises et les industries, et améliorer le réseau de transport, non sans apporter plus de dynamisme à la production globale des biens et services.

Lire aussi : Plus optimiste que S&P et Moody’s, Fitch Ratings maintient inchangée la note du Cameroun

Indicateur d’assurance

En dépit des préoccupations et des incertitudes liées à la situation sécuritaire dans la partie anglophone du pays et autour du lac Tchad avec la secte islamiste Boko Haram ou encore les interrogations sur la succession du président de la République, le relèvement de la note souveraine de la dette du Cameroun constitue à la fois un indicateur d’assurance pour nombre d’investisseurs, et de performance pour le Trésor public. Avec l’accès au financement concessionnel contenu dans le nouvel accord avec le FMI, le volume de la dette ne connaîtra pas d’évolution en termes d’intérêts. Car, l’un des objectifs de l’accord, consiste à mettre fin aux prêts non-concessionnels, plus onéreux et plus contraignants pour le pays.

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