Mois : juin 2018

  • Infrastructures routières: le Sud-africain Intertoll s’installe au Cameroun

    Le dernier virage dans le projet d’installation de 14 péages routiers automatisés sur certains axes bitumés au Cameroun est très attendu par les candidats. Mardi 29 mai dernier était le délai fixé par le ministre des Travaux publics pour le dépôt des offres finales. Ce projet charrie en effet les envies de grands groupes tels que Razel et Vinci Highways et Cie. Egalement en compétition, Intertoll, filiale du Sud-Africaine  Group Five, ne cache plus son intention à vouloir s’installer définitivement sur le marché camerounais. Quelques cadres du consortium ont organisé un dîner de presse mardi 29 mai dernier, pour présenter l’entreprise et ses motivations.

    Basée en Afrique du Sud, Intertoll est une société intégrée de gestion routière, de développement de systèmes et d’exploitation de péages. Avec des exploitations existantes en Afrique depuis 1985, l’activité africaine de l’entreprise – dont le siège est situé à Johannesbourg en Afrique du Sud – couvre 28 pays avec 8 000 employés sur tout le continent. A son actif, l’exploitation de quatre routes nationales à péage sur 800 kilomètres en Afrique du Sud et 840 kilomètres au Zimbabwe. En Europe, le groupe Intertoll exploite environ 400 kilomètres de routes à péage dont de l’autoroute sur 39 voies de péage, incluant 51 ponts en Pologne. Une expertise de dimension mondiale dont le groupe compte faire bénéficier la sous-région. Intertoll Africa a en effet entrepris de développer ses services en Afrique centrale et de l’Ouest en collaboration avec les partenaires locaux et les ressources humaines locales. « On est là pour créer des emplois et utiliser des sous-traitances ou nouer des partenariat avec des compagnies locales », explique Themba Mosai, CEO de Group Five Limited. Le programme pilote Intertoll de postes de péage est axé sur la collecte des fonds afin qu’ils soient affectés à l’entretien de l’actif routier. La solution de l’entreprise tourne autour de quelques points : examen et comptage de la circulation, conception et construction des postes de péage, solution de financement intégralement souscrite, préparation de la stratégie de péage pour la route, fourniture d’équipement de péage et exploitation et maintenance de la route à péage. L’entreprise propose deux options d’installation de poste de péage, en fonction du volume de la circulation et de la capacité de financement du projet : l’option de type A, de 9 mois de construction, et l’option de type B -solution au coût d’investissement réduit pour les projets à faibles volumes de circulation ou à faible droit de péage de 6 mois de construction.

  • Régulation: la Cobac veut assainir le secteur des EMF

    Ainsi, le séminaire de diffusion organisé par la Cobac a pour objectif de faciliter une meilleure appropriation de ces nouveaux textes par l’ensemble des acteurs du secteur », indique le gendarme financier de la sous-région. Le secteur de la microfinance connaît des défis en matière de gestion dans la Cemac. A titre d’illustration, pour la seule année 2017, la Cobac a adressé une injonction à 55 EMF, à l’effet de se conformer à la réglementation prudentielle.

    Pour comprendre l’importance des EMF, il faut noter que les crédits bruts distribués par les 829 établissements de microfinance recensés dans la zone Cemac, au cours de l’année 2016, se sont établis à 535,5 milliards de FCFA. « Les proportions les plus importantes ont été distribuées par les établissements de microfinance (EMF) du Cameroun (75%), du Congo (17%) et du Gabon (5,3%) ». Par ailleurs, la Banque centrale précise que le Cameroun, locomotive économique de la Cemac, qui abritait, à elle toute seule à l’époque, 523 EMF, soit plus de la moitié des structures de microfinance recensées dans cet espace communautaire, revendiquait également le portefeuille crédits le plus pourri, au cours de la période sous revue. En effet, apprend-on, au 31 décembre 2016, les créances en souffrance dans les EMF de la zone Cemac «se sont élevées à 71,7 milliards de francs CFA, représentant environ 13,4 % des crédits bruts», et ont été «concentrées au Cameroun (79 %) et au Gabon (13 %)». La Beac relève d’ailleurs que «les montants des créances en souffrance, déclarés par les EMF, ne reflètent pas toujours leur niveau réel, eu égard au non-respect des règles de comptabilisation et de déclassement des créances en souffrance prévues par la réglementation». F.E

  • Finance: le marché de la monnaie électronique s’ouvrira aux 412 microfinances du Cameroun

    L’inclusion des EMF dans la population financière estimée au Cameroun à 2 millions de clients pourraient aussi booster la clientèle. D’autant plus qu’évaluant la situation des établissements de microfinance (EMF) entre décembre 2014 et décembre 2015, le Conseil national du crédit (CNC) a noté une augmentation des dépôts de la clientèle (+18,2%) et un accroissement des crédits accordés (+12,4%). Sur le plan réglementaire, le Conseil a relevé que 142 établissements agréés ne sont toujours pas immatriculés au CNC. Un marché qui pèse plus de 4700 milliards de FCFA Selon la Beac, la monnaie électronique a été utilisée sur 303 266 265 transactions financières. Il n’y en avait que 97 836 317 pour toute l’année 2016. Ceci illustre très bien la forte progression (205 429 948 transactions) de cette activité dans la région. Le Mobile Money représente 99% de cette activité. En valeur, les transactions globales de monnaie électronique qui s’élevaient à 1 631 milliards FCFA en 2016, ont dépassé 4 700 milliards à la fin de l’année 2017. Soit une augmentation de plus de 3 000 milliards FCFA entre les deux années. Au 31 décembre 2017, indique la Beac, on dénombrait 39 731 distributeurs de service de monnaie électronique à travers la Cemac, contre 11 472 à la fin de l’année 2016. « Il sied de noter que ce chiffre est en deçà de la réalité car, chez certains opérateurs, il n’est pas possible de déterminer avec exactitude le nombre de revendeurs (appelés « call box » au Cameroun) affiliés aux grossistes. », relève la banque centrale.

     Enfin, la Beac note que, les établissements de microfinance en l’état actuel de la règlementation ne peuvent pas émettre de la monnaie électronique ; or cette catégorie d’acteurs financiers joue un rôle important dans l’inclusion financière. Cette insuffisance devrait être corrigée avec les nouveaux textes juridiques en cours d’élaboration.

  • Monnaie électronique: les bonnes nouvelles qui viennent de la Beac

    C’est Orange, MTN et Nexttel qui peuvent déjà se frotter les mains. Car, après la suspension, en 2017, des transferts d’argent par mobile hors de la Cemac, l’activité pourrait bien reprendre avant la fin de l’année 2018. Et pour cause, dans son rapport qu’il vient de publier sur les paiements électroniques dans la zone Cemac en 2017, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) annonce la mise en œuvre d’un nouveau cadre réglementaire dans le secteur, avant la fin de l’année 2018.

     Le nouveau cadre juridique, selon la banque centrale, a pour but de corriger quelques insuffisances notamment sur la répartition des responsabilités de surveillant des systèmes et celles de superviseur. Dans la même veine, la Beac ajoute : « Les acteurs de l’activité d’émission de monnaie électronique sont unanimes sur le fait que les textes actuels, en dehors du fait qu’ils restent muets sur le développement des certains services (transferts d’argent à l’international, microcrédit, micro-épargne, crowfunding etc.), ne permettent pas de résoudre certains problèmes épineux rencontrés sur le terrain, comme les modalités d’entrée en relation et l’identification de la clientèle ».

    C’est donc de bonnes nouvelles pour les opérateurs de téléphonie mobile camerounais déjà lancés dans les transferts mobiles hors Cemac. MTN par exemple avait déjà, en 2017, lancé les envois d’argent dans 25 pays en Afrique. Cette forte offensive de l’opérateur des télécoms dans le secteur du Mobile Money ciblait des pays comme le Congo, la Côte d’ivoire, le Gabon, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Lesotho, le Libéria, Madagascar, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigéria, etc. MTN a même prévu des cas d’envois d’argent sur le continent où le bénéficiaire ne dispose pas d’un portefeuille électronique. Il suffit juste de tapez ses noms  et prénoms, ensuite le montant pour valider la transaction.

    La suspension de la Beac

    Cette embellie de la monnaie électronique a tout de même inquiété la Banque centrale. Raison pour laquelle, dans une correspondance datée du 19 juin 2017, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale , institut d’émission des six Etats de la Cemac que sont le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la RCA, le Congo et la Guinée équatoriale, a invité les dirigeants des banques en activité dans cet espace communautaire, à «cesser toute opération de transfert de fonds à l’international dans le cadre des activités de monnaie électronique, par le canal de (leurs) partenaires techniques».

    A en croire Abbas Mahamat Tolli, cette décision découle de ce que «les opérateurs de téléphonie mobile seraient, en réalité, les véritables émetteurs de monnaie électronique, en assureraient la gestion et procéderaient à des transferts à l’international. De telles actions constitueraient alors une violation grave de l’esprit et de la lettre de la réglementation régissant non seulement l’activité d’émission de la monnaie électronique, mais aussi la réglementation des changes».

    Pour mémoire, au mois de février 2017, l’Agence de régulation des télécommunications a fait le point sur les données qu’elle a sur le mobile money au Cameroun, depuis son lancement en 2011. Ainsi, jusqu’en 2014, indique le régulateur, ce secteur a enregistré des transactions à hauteur de 72 milliards de FCFA.

    [related_posts_by_tax taxonomies= »dossier »]
Bouton retour en haut de la page