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Aide publique à la communication privée : les paiements se feront désormais par virement bancaire

C’est l’une des réformes qui rentre dans le cadre de la réorganisation des modalités d’accès au bénéfice l’aide publique à la communication privée.

Elle est bien révolue l’époque où les patrons de la presse privée se mettaient en file indienne devant les bureaux du ministère de la Communication pour percevoir en numéraire l’aide publique à la communication privée. Désormais, tout se fera par virement bancaire. C’est l’une des nouveautés contenue dans l’arrêté signé ce 13 avril par le ministre de la Communication(MINCOM) qui réorganise les modalités d’accès au bénéfice l’aide publique à la communication privée. René Emmanuel Sadi rompt ainsi avec une pratique qui avait jusqu’ici suscité des soupçons de corruption dans ce département ministériel du fait de la gestion des liquidités. « C’est une bonne chose vue que par le passé, certains patrons de presse étaient contraints de verser des rétro-commissions dans les bureaux du Mincom juste après être passé à la caisse » nous confie un patron de journal.

    Outre cette mesure, la nouvelle règlementation change la dénomination de ce soutient étatique. On parlera désormais de l’appui institutionnel de l’Etat à la presse à capitaux privés en lieu et place de l’aide publique à la communication privée.  Il est réservé uniquement aux entreprises éditant des journaux et périodiques paraissant à intervalle régulier ainsi qu’aux organes de presse en ligne.

 René Emmanuel Sadi y exclu les organes de communication audiovisuels qui devront, quant à eux, bénéficier des financements du fond spécial de développement de l’audiovisuels institué par la loi no 2015/007 du 20 avril 2015. Une rupture avec l’arrêté du 23 septembre 2002, qui jusqu’ici octroyait cette aide à tous les acteurs de la communication privée que sont les imprimeries, les syndicats, les associations professionnelles, les diffuseurs audiovisuels, les agences publicitaires et autres. Cet appui se déclinera non seulement en appui financier, mais aussi par l’octroi de matériel technique d’exploitation, par allocation des facilités de travail et par la mise à disposition des prestations intellectuelles. S’il ne décline pas le montant de l’enveloppe prévu pour cet annuellement pour cet appui, l’arrêté précise tout de même qu’il sera inscrit au budget du ministère de la Communication pour chaque exercice budgétaire. Par ailleurs le nouveau texte institut un contrôle de l’utilisation des fonds, biens et services alloués au titre de cet appui institutionnel. Une équipe de contrôle sera mise sur pied par le Mincom au début de chaque exercice budgétaire en vue de veiller au bon usage de ce soutien gouvernemental.

Les conditions d’accès à cet appui sont plus que par le passé devenues rigides. En plus de pièces déclinés dans le précédent arrêté, les organes de presse devront fournir des copies de l’ensemble des publications de l’année en cours. Selon Kisito Ngankak , directeur du développement des médias privés et de la publicité  « Il ,y aura potentiellement moins de demandeurs, potentiellement moins de bénéficiaires et on peut donc s’attendre à ce que les enveloppes des uns et des autres soient plus substantielles ». Rappelons qu’en 2018, un enveloppe de 240 millions de FCFA avait été allouée à 135 bénéficiaires. D’après ce responsable, l’on devrait se maintenir dans cette même fourchette pour l’exercice en cours.

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