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Coronavirus: des écoliers insoumis se transforment en commerçants

Les mesures de restriction prises par le gouvernement camerounais le 18 mars dernier exigeaient la fermeture jusqu'à nouvel ordre des établissements scolaires. Certains parents ont trouvé mieux de transformer leurs enfants qu’ils utilisent comme main d’œuvre.

Faites un tour dans un marché de votre choix et vous constaterez aussitôt. Le flux reste presque inchangé comme à l’accoutumé. Mais au-delà de ce qui a l’habitude de se faire, il y a la présence remarquable des enfants commerçants. Ces enfants sont majoritairement de sexe féminin. Naïvement, elles se prêtent au jeu à cœur joie. La mère supervise et la fille est aux avant-gardes, au contact de la clientèle pour la servir. Dans la plupart des cas, le capital de leurs comptoirs varie entre 20 000 FCFA et 200 000 FCFA.

Il y a aussi dans ces marchés, une jeunesse de plusieurs âges, qui se faufile çà et là, vendant dans des seaux ou des plateaux, des beignets, des frites de plantains, du poivron, des carottes, du piment, des légumes et d’autres fruits comme les mangues.  

Au regard du contexte actuel, les risques de pertes en vie humaines restent grands. « Doit-on prendre le risque de perdre ses enfants ou de mourir soi-même, parce qu’on souhaite fructifier un capital de 200 000 FCFA, pour moins de 50 000 FCFA de recettes par jour ? », se demande Nadine Wamba, âgée de plus de 40 ans, commerçante au marché du rond-point Express.  « C’est une inconscience suicidaire », ajoute-t-elle.

La ministre des Affaires Sociales se dit consternée par l’attitude de certains parents, en cette période de confinement partielle au Cameroun. Pauline Irène Nguene, dans une lettre ouverte adressée ce 23 mars à la communauté en général et aux parents en particulier, déplore ce phénomène. « Grande est notre consternation de constater que prenant prétexte de cette mesure, de nombreux parents envoient les enfants dans la rue, les marchés et les places publiques pour y exercer le petit commerce, les exposant ainsi à ce virus sournois et augmentant par la même les risques de propagation au sein de la communauté », s’indigne la ministre des Affaires sociales.

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