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Electrification rurale : 600 MW à capter dans les petites centrales électriques

Depuis 2011, le gouvernement encourage les opérateurs privés, communaux ou associatifs à investir dans le développement de la production et la distribution d’énergie électrique. La petite centrale hydroélectrique devrait représenter 11% de la puissance installée en 2035. Une opportunité pour électrifier les zones rurales.

Plus d’électricité, propre et à moindre coût pour les populations d’Essekou (région du Littoral) et de Foyemtcha (région de l’Ouest), le rêve est permis. L’Organisation des Nations unies pour le Développement industriel (Onudi) en a même fait son affaire. Le 20 septembre 2021, le représentant résident Onudi au Cameroun et en Afrique centrale, Raymond Tavares, a procédé à la remise des études d’avant-projets détaillés réalisées sur deux sites de petite hydro-électricité à Banfang, département du Haut-Nkam, région de l’Ouest et à Manjo, département du Mungo, région du Littoral.

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Ces études qui ont été menées respectivement sur la rivière « La Dibombé » à Manjo (4,6Mw); et sur la rivière « Mouankeu » à Bafang (3,4Mw) s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du projet de promotion de la biomasse intégrée (matière organique d’origine végétale, animale, bactérienne ou fongique, utilisable comme source d’énergie) et des petites hydro-solutions (centrale électrique utilisant l’énergie hydraulique pour produire de l’électricité à petite échelle) à des fins productives dans les zones rurales.

Selon, Raymond Tavares, “l’Onudi estime que la construction de petites centrales hydroélectriques au fil de l’eau dans les zones rurales peut présenter des avantages pour les économies rurales locales et pour le pays dans son ensemble.” Le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba rappelle que le gouvernement est résolument engagé dans l’exploration de toutes les pistes permettant d’offrir une énergie de qualité aux populations. Dans ce sens, après le recensement et l’identification sur l’ensemble des 10 Régions du pays, de 243 sites hydroélectriques de moins de 5 MW entre 2012 et 2013, un programme de développement de 50 petites Centrales hydroélectriques a été mis en place.

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Selon les analystes, le Cameroun a un grand potentiel encore inexploité en terme de sites appropriés pour l’installation de Petite Centrale Hydroélectrique (PCH). Le potentiel en termes de capacité de la petite hydroélectricité est de 600 mégawatts. A peine deux mégawatts sont développés.

Mbakaou en exemple

Pourtant, le coordonnateur national du projet Onudi-FEM, Francis Nzukou Djoughem explique “qu’en travaillant sur toute la chaîne de valeurs de la petite hydroélectricité, on permet que le mix énergétique surtout en termes d’énergies renouvelables au Cameroun, soit atteint. Il est question d’aider le pays à atteindre ses objectifs par exemple dans la contribution déterminée au niveau national, où le Cameroun vise un objectif de 25% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, dont 11% de petite hydroélectricité à l’horizon 2035.”

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Le projet de barrage de Mbakaou, en chantier depuis le 20 juin 2019, est la première Petite Centrale Hydroélectrique à être développée sur initiative privée dans le pays. “Nous espérons qu’elle ouvrira la voie à beaucoup d’autres”, explique le Chef de la Délégation de l’UE au Cameroun, Philippe Van Damme. L’Union Européenne soutient le projet avec une contribution de 1,64 milliard de FCFA. L’ouvrage est presque achevé et dès la fin de l’année, va produire de l’électricité propre et fiable pour alimenter 4500 abonnés dans les localités de Tibati, Mbakaou, et des villages situés le long de l’axe Mbakaou-Tibati, zone où vivent plus de 40 000 habitants.

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Pour le directeur général de l’Agence d’électrification rurale, Ousmanou Moussa, “la petite centrale de Mbakaou est un modèle en matière de production et de distribution de l’électricité en électrification rurale décentralisée.” “Par sa taille et son niveau technologique, il ouvre de larges perspectives pour le développement de l’électrification rurale sur la base des ressources locales”, renchérit le directeur général de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité, Jean Pascal Nkou.

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