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Le Congo va réviser la réglementation pour doper l’entrée des nationaux dans le secteur pétrolier

La participation des travailleurs nationaux et des entreprises locales à l’exploitation des richesses pétrolières et gazières du pays, a fait l’objet d’une évaluation la semaine dernière à Brazzaville. Une réforme sur le contenu local sera engagée pour contraindre les compagnies étrangères à céder postes et contrats aux acteurs locaux dans le domaine.

Le contenu local, dans le domaine pétrolier, gazier et minier, désigne l’ensemble des activités axées sur le développement des capacités locales, l’utilisation des ressources humaines et matérielles locales, la formation et le développement des compétences locales, le transfert des technologies, l’utilisation des biens et services locaux et la création de valeurs additionnelles à l’économie locale mesurables. Cette disposition, présente dans le Code des hydrocarbures de 2016, en vigueur au Congo, peine à être appliquée. Pourtant, le pays, troisième producteur africain de pétrole avec 350 000 barils par jour et près de 40% de parts de production revenant à l’Etat, ne parvient pas encore à disposer d’une masse critique d’opérateurs locaux dans le secteur encore moins de travailleurs nationaux en nombre dans les compagnies étrangères.

C’est face à ces réalités que le gouvernement a décidé de faire le point sur l’emploi des nationaux dans les secteurs du gaz et du pétrole exploité par des entreprises étrangères installées dans le pays et l’utilisation des biens et services locaux au sein de la dizaine de compagnies pétro-gazières en activité dans les bassins de production du pays.

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Il ressort qu’en dépit de légers frémissements observés, les résultats ne répondent pas encore aux objectifs fixés par le gouvernement. Avant de prendre toute mesure pour inverser cette tendance qui fait une entorse à la réglementation pétrolière en vigueur au Congo, les autorités ont invité des experts de pays producteurs africains à l’instar du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République démocratique du Congo, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigeria et de l’Algérie dont elles entendent appliquer l’exemple.

Au terme des débats, la révision des textes qui encadrent le contenu local a été retenue, question d’infléchir la position des compagnies pétrolières étrangères telles que Perenco, Total E&P Congo, Eni Congo, Wing Wah, Mercuria, Pelfaco, Olivia Energy, Esso, Chevron ou encore Lukoil. Car, aujourd’hui, souligne le gouvernement, le poids des entreprises congolaises dans le secteur pétrolier reste marginal. Si quelques-unes, notamment Kontinent, Petro Congo, Petroleum, Ifouret et Orion Oil, essaient de prendre pied dans le domaine, le nombre d’emplois réservés aux nationaux dans le secteur est faible. Au 31 décembre 2023 à titre d’illustration, bien que la proportion des nationaux et des expatriés ne soit pas indiquée par la direction générale de l’Economie, le nombre d’emplois dans le secteur des hydrocarbures affiche 3 583 travailleurs dont 972 temporaires.

C’est ce qui a amené les autorités à annoncer que le nouveau corpus réglementaire définira les quotas, va prévoir des mécanismes de formation des cadres, d’accompagnement des PME congolaises opérant dans le secteur pétrolier et le transfert de compétences. S’inspirant du cas de la Côte d’Ivoire et du Gabon, le Congo envisage d’élaborer une liste d’emplois exclusivement réservés aux nationaux dans les compagnies pétrolières exploitant ses ressources pétrolières et gazières.

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La nouvelle loi permettra aussi de dynamiser l’emploi à l’échelle nationale, favoriser la formation des locaux, le transfert des technologies, et d’offrir aux entreprises locales des possibilités en matière de sous-traitance et de prestation de services dans le domaine pétrolier.

Cette action du gouvernement rentre dans le cadre de la stratégie du pays à lutter contre le chômage cette année. De fait, il est question de créer 500 000 emplois par la nationalisation de plusieurs postes de travail détenus par des expatriés, la formalisation les emplois du secteur informel, etc. À travers la «congolisation» des postes de travail, il est question de sortir des ténèbres les emplois dissimulés dans nombre d’entreprises notamment des secteurs des hydrocarbures, de la mine, des forêts etc.

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