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Malgré une hausse de ses capitaux propres (+281%), la Magzi ne peut accéder au marché financier pour lever des fonds

C’est ce qui ressort de l’évaluation de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi) faite par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR).

Une manne financière pour la Magzi en 2020. Un peu plus de 20 milliards de FCFA tombent dans l’escarcelle du gestionnaire public des zones industrielles au Cameroun. Bamenda (près de 5,5 milliards de FCFA), Ombé (près de 13,5 milliards de FCFA) et Nomayos (près de 3 milliards de FCFA) font désormais partie de son patrimoine. C’est à la faveur de l’application de l’article 12, alinéa 3, du décret du 24 avril 2019 portant approbation des statuts de la Magzi SA. Du fait de ces nouvelles inscriptions foncières, en 2020, la Magzi a vu ses capitaux propres augmenter de 281,26% par rapport à l’exercice 2019. Selon le rapport de la CTR, « cette augmentation se justifie en grande partie par la comptabilisation de la subvention d’investissement en contrepartie de la valeur des terrains inscrits au bilan, et par les opérations de liquidation de la situation nette de la Magzi ».

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« Par ailleurs, peut-on lire dans ledit document, les éléments du report à nouveau, antérieurs à la transformation de la Magzi en société à capital public (SCP) ont été reclassés dans les ressources stables de cette structure au poste autres dettes. » Ce qui a pour résultat l’augmentation de 67,86% de rubrique autres dettes par rapport à l’exercice 2019.

La CTR révèle également que les charges d’exploitation de la Magzi, notamment celles liées au personnel (environ 31%), entraînent un résultat net déficitaire. Ce, malgré un chiffre d’affaires (CA) en constante augmentation. Pour autant, l’augmentation des loyers a amélioré ce résultat de 84% par rapport à l’exercice 2019.

Marché financier

Entre 2013 et 2019, les financements du contrat plan dont a bénéficié la Magzi visaient le redressement économique et financier de la structure et à la rendre l’entreprise plus performante. La libération de 20 hectares de terrain à Bassa et 40 autres à Bonaberi ainsi que l’entrée en facturation de nouveaux clients ont accru son CA de 14,36% par rapport a 2019.

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« Ces résultats restent cependant insuffisants pour garantir à la Magzi l’accès au marché financier », note en substance la CTR. Pour cette dernière, « le salut pourrait alors venir de la mise en œuvre de son plan national de développement des zones industrielles. Ce plan permettrait à la Magzi de solliciter des appuis financiers autres que ceux de l’Etat d’une part, et se constituer une réserve foncière afin de satisfaire la demande sans cesse croissante, d’autre part. »

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Pour rappel, c’est dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique de promotion industrielle que l’Etat du Cameroun a confié à la Magzi la mission de « mettre à la disposition des opérateurs économiques, tant nationaux qu’étrangers, sous forme de bail et dans des meilleures conditions de sécurité foncière, des terrains aménagés et équipés, nécessaires à l’exercice de leurs activités ». Pour dresser une cartographie des zones industrielles du Cameroun, la Magzi, à travers un financement du ministère de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement de territoire (Minepat), a recruté en 2021 un cabinet pour la réalisation de l’étude relative à l’élaboration du programme national d’aménagement et de développement des zones industrielles du Cameroun.

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