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Télécommunications : les opérateurs à l’heure des alliances stratégiques

Comme la plateforme Mowali mise sur pied par Orange Cameroon et MTN Cameroon, pour gérer l’interopérabilité des transactions entre ces deux grands acteurs du Mobile Money en Afrique, une association de défense de leurs intérêts vient également de voir entre Orange Cameroun et Nextel.

L’union fait la force. Dans la téléphonie mobile au Cameroun, les acteurs l’ont certainement compris. Et la tendance actuelle est aux regroupements, tant pour la défense de leurs intérêts, que pour plus d’efficacité  dans leur domaine d’activité. C’est ainsi qu’à l’initiative de Fréderic Debord, directeur général d’Orange Cameroun et Moïse Bayi, celui de Nexttel, il existe désormais l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun (AOCTM). « La création de cette association va dans le bon sens. Elle donnera davantage de passerelles d’échanges et de partage entre opérateurs télécom, régulateur et administration de tutelle », indique Fréderic Debord, par ailleurs président de l’AOCTM. Dans le détail, cette nouvelle organisation entend promouvoir le développement des communications électroniques et des opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun, entreprendre toutes les actions appropriées en vue de protéger les intérêts collectifs de ses membres, y compris par le biais de procédures administratives ou judiciaires. Les statuts de l’AOCTM indiquent que l’association est ouverte à tous les opérateurs signataires d’une convention de concession de téléphonie mobile avec l’État du Cameroun et déclarés comme tels auprès de l’Agence de régulation des télécommunications (ART). Sont d’ores et déjà éligibles : Orange, Nexttel et MTN.

Même si le but n’est pas avoué, le regroupement des entreprises de téléphonie mobile au Cameroun au sein d’une seule et même association ressemble davantage à une instance syndicale pour établir un rapport de force avec d’une part, le régulateur et d’autre part, le ministère des Postes et télécommunications. L’on peut donc désormais s’attendre à une solidarité entre les opérateurs du secteur en cas de sanctions ou récriminations des acteurs étatiques en matière de téléphonie mobile. Ainsi, le cas comme celui de MTN Cameroon qui vient de décider de traduire l’ART en justice pourrait être supporté et défendu par l’ensemble des opérateurs de ce secteur. En effet, l’entreprise dit n’être pas d’accord avec les sanctions qui lui ont été infligées par le régulateur de ce secteur d’activités, en l’accusant de divers manquements notamment l’«utilisation de fréquence radioélectrique en violation de l’accord d’assignation de fréquences» et la loi régissant les communications électroniques au Cameroun. La décision en cause est assortie d’une pénalité de 500 millions FCFA et de la réduction « d’un an sur la durée de son titre d’exploitation ». Le jugement s’est ouvert le 2 juillet 2019 au Tribunal administratif de Yaoundé.

Cette association des  opérateurs de téléphonie mobile survient quelques mois après la mise sur pied d’un autre regroupement, cette fois-là, à l’avantage du mobile money. Il  s’agit de la plateforme Mowali qui devra désormais gérer l’interopérabilité des transactions entre MTN et Orange. Mowali bénéficiera immédiatement des bases clients Mobile Money de MTN et d’Orange, soit plus de 100 millions de comptes sur 22 des 46 marchés de l’Afrique sub-saharienne.

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