Conjoncture

Cemac : selon le FMI, le Cameroun battrait le record de l’inflation en 2024 (5,9%)

Ces prévisions publiées courant avril 2024 sont largement au-dessus des 4 % prévus par le gouvernement camerounais bien avant le réajustement des prix à la pompe.

Le Fonds monétaire international (FMI) vient de publier les Perspectives économiques d’Afrique subsaharienne. L’institution de Bretton Woods table ainsi sur un taux d’inflation de 4,5% en 2024 en zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad, Guinée Equatoriale) venant de 7% en 2023 selon les officiels. L’indice des prix à la consommation prévu dans la Cemac est au-dessus de la norme communautaire (3%) et dépasse les 3,4% projetés dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

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A en croire les prévisions du FMI, le Cameroun battrait le record de l’inflation en zone Cemac au cours de l’année 2024 avec un taux de 5,9%. La première puissance de la zone serait suivie par la RCA (4,7%), la Guinée Equatoriale (4,4%), le Congo (3,6%°) et   le Tchad (3,1%). Le Gabon est le seul des six pays qui resterait en deçà de 3% en 2024. A l’observation, le pays de Paul Biya resterait encore longtemps au-delà du seuil de 3% du taux d’inflation car, d’après le FMI, il se situerait à 5,5% en 2025. Le Tchad et la RCA enregistreraient respectivement 4,6% et 3,1% tandis que le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Congo afficheraient 2,1%, 1,8% et 3% de taux d’inflation en 2025.

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Le FMI dans ses perspectives ne s’appesantit pas sur les facteurs devant contribuer à l’aggravation ou au ralentissement des prix à la consommation dans ces pays respectifs. Mais pour ce qui est du cas particulier du Cameroun, l’inflation annoncée pourrait se justifier par la récente hausse des prix des produits pétroliers. Hausse intervenue pour la deuxième fois consécutive en l’espace d’un an. En effet, depuis le 3 février 2024, le litre du super se vend à 840 Fcfa (+15%) contre 828 Fcfa (+15%) pour le gasoil. Un réajustement qui a induit une hausse des tarifs de transports, lesquels ont une répercussion sur le coût des produits alimentaires sur le marché.

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En février 2024, l’Institut national de la statistique (INS) redoutait déjà une flambée des prix à la suite de l’augmentation des prix à la pompe. « Il est prévisible qu’à la suite de la révision à la hausse des prix du carburant le 03 février 2024 et la répercussion directe ou indirecte sur les autres prix, notamment ceux du transport, des produits vivriers et des produits manufacturiers, le taux d’inflation se situe aux alentours de 7,0% en fin 2024 », relevait le statisticien camerounais.

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Il est à noter que les prévisions actualisées du FMI sont largement supérieures aux 4% prévus par le gouvernement camerounais dans la loi de finances 2024. Avec le réajustement des prix des produits pétroliers, le Premier ministre Joseph Dion Ngute et son équipe n’auront certainement pas autre choix que de revoir à la hausse, les prévisions sur le taux d’inflation pour l’année en cours, comme cela a été le cas en 2023. Le gouvernement avait initialement prévu un taux d’inflation de 3% mais l’a revu à 5,9% après la hausse des prix du super et du gasoil survenue en février 2023. Par rapport à octobre 2023 où le FMI tablait sur un taux d’inflation de 4,8% en 2024 au Cameroun, ce chiffre a été relevé de 1,1% en l’espace de 6 mois.

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