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Eau potable : Camwater diagnostique les causes de la pénurie à Yaoundé

Un rapport de la direction régionale de Yaoundé agglomération consulté par EcoMatin révèle de nombreuses défaillances au plan technique à divers postes, qui sont à l’origine du déficit observé depuis quelques temps dans la capitale politique.

La ville de Yaoundé est confrontée depuis de nombreuses semaines à une pénurie d’eau potable presque généralisée. Les robinets sont secs dans les quartiers, et les populations peinent à s’abreuver dans un contexte de crise sanitaire de la Covid-19 –pas encore totalement dissipée- et de la prévalence de l’épidémie de choléra. La Cameroon water utilities (Camwater), société en charge de la production et de la distribution de l’eau potable, évoque des dysfonctionnements structurels, la démographie galopante de la ville, l’étiage sévère et les casses, fuites et vols de réseaux causés par des brigands…ou les coupures d’électricité intempestives de l’entreprise Energy of Cameroon (Eneo). Dans un rapport d’audit interne de la Camwater, la direction régionale de Yaoundé agglomération a examiné la problématique du secteur de production d’Akomnyada, dans le département du Nyong-et-So’o, et a relevé de nombreuses défaillances au plan technique à divers postes, lesquelles sont à l’origine de la pénurie observée dans la capitale depuis quelques temps.

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Ledit rapport évoque des dysfonctionnements au niveau de la station de captage, notamment la faible taille des mailles des crépines d’aspiration ; des conduites d’aspiration non immobilisées au fond du fleuve ; la profondeur insuffisante de pose des canalisations d’aspiration ; la défaillance du fonctionnement automatique des groupes électropompes de captage. Ces dysfonctionnements se manifestent sous diverses formes et entrainent comme conséquences un arrêt de la production, et une gestion non optimisée du fonctionnement des pompes. En effet, l’ouvrage a été construit en 1986 avec une capacité installée de 130.000 mètres-cubes par jour, mais n’en produit plus que 80.000. Les travaux de remise à flot de l’ouvrage, dont la première phase est censée avoir été achevée et qui ont coûté 4 milliards FCFA, n’ont jamais été réceptionnés par Camwater.

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Parmi les goulots d’étranglement identifiés dans un récent rapport du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du territoire, figurent la démobilisation depuis 2018 des partenaires des travaux techniques, le financement des surcoûts relatifs à la remobilisation de l’entreprise américaine Environmental and Chemical Corporation (EEC) en vue de la remise en service de la station dans tous ses compartiments. La société nationale de distribution d’eau est clairement mise en index par le gouvernement. Elle est en outre accusée de non-paiement par la Camwater des décomptes de la maitrise d’œuvre alors même que le financement dédié, d’un montant de 178 millions Fcfa, a été reçu par l’entreprise de Société générale US depuis 2017. Cette réclamation jamais satisfaite est aujourd’hui assortie d’intérêts moratoires estimés à 65 millions FFCA, selon le rapport en question.

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