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Filière poisson : le Cameroun envisage réduire à 15% son niveau de dépendance aux importations d’ici 2025

Pour atteindre cet objectif, il est indéniable de relever la capacité de production qui reste largement inférieure à la demande nationale, avoue le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) 2024.

Le Cameroun envisage réduire à 15%, son niveau de dépendance aux importations d’ici 2025 contre 31% en 2021. C’est ce que révèle le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) 2024-2026. En effet, les données compilées par l’Institut national de la statistique (INS) renseignent que le pays a dépensé 761,2 milliards de Fcfa pour importer 1 043 916 tonnes de poissons de mer congelés entre 2018-2022 (5 ans). Le pic a été atteint en 2022 avec 241 933 tonnes de poissions achetées à hauteur de 202,6 milliards de Fcfa (+27,5%), soit 4,1% des importations globales du pays, évaluées cette année à 4 911,3 milliards de Fcfa (+27%).

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La première économie de la Cemac veut ainsi régresser de 16% ses importations de ce produit de grande consommation afin de contribuer à relever la balance commerciale restée déficitaire depuis plus de 5 ans (-545,5 milliards de Fcfa au 3e trimestre 2023 d’après l’INS). Toutefois, parvenir à un tel résultat nécessite l’implémentation d’importantes réformes structurelles et des actions spécifiques, avoue le Piisah publié par le ministère de l’Economie. Aux rangs de ces innovations à mettre en place, l’on retient notamment : « la révision des textes législatifs et réglementaires régissant la pratique de l’aquaculture et de la pêche au Cameroun ; la construction des infrastructures de conservation et de stockage et l’acquisition des infrastructures de transport des produits halieutiques (débarcadères, entrepôts et camions frigorifiques ; le désenclavement et l’aménagement des bassins de production maritime et continentale ; la structuration et l’appui à l’installation des acteurs de la pêche et de l’aquaculture dans les bassins de production », lit-on dans le document servant de plan de relance des filières agropastorales au Cameroun.

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En attendant la mise en pratique de ces mesures, la production actuelle de poisson reste faible face à une demande estimée à plus de 400 000 tonnes. La production est estimée à environ 230 000 tonnes en 2023 et devrait progresser pour atteindre 324 250 tonnes en 2025. Malgré des prévisions de 450 530 tonnes en 2030, le Cameroun resterait dépendant à 3% des importations de poissons. Inversement, la tendance pourrait demeurer haussière si les mesures préconisées n’étaient pas effectives sur le terrain.

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Congelcam domine à 80% le marché des importations

Les Congelés du Cameroun (Congelcam), entreprise tenue par l’homme d’affaires Sylvestre Ngouchinghe occupe, d’après le Piisah, 80% du marché des importations certainement du fait de son ancienneté (créée en 1994). 06 autres importateurs se partagent les 20% restants. Il s’agit de Cameroun frais, ETS Zumi, Green SEA, Lehas, Queen Fish et Scimex. La Mauritanie, le Sénégal, l’Argentine, la Chine, le Vietnam, le Maroc et le Brésil ressent les pays à partir desquels le Cameroun importe cette denrée.

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La pêche industrielle à la traine

A l’observation des données publiées par le Plan d’import-substitution, le Cameroun a du chemin à faire pour développer la pêche industrielle. Pour une production nationale de 223 400 tonnes en 2021, ce secteur ne représente que 12 300 tonnes (5,5%) contre 173 300 tonnes pour la pêche artisanale maritime (80,3%) ; 8 200 tonnes pour l’aquaculture (3,7%) et 23 6 000 tonnes pour la pêche continentale (10,6%).

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