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Inflation : quand les distributeurs entretiennent la spéculation sur les produits Azur

Savon, huile végétale, sont les principaux produits de cette société qui connaissent des renchérissements de prix dans les échoppes, avec des majorations avec jusqu’à 17% sur le savon de ménage de 400g.

Le marché des produits de consommation demeure otage des tendances inflationnistes, caractérisées par une envolée des prix de certaines denrées, justifiée à tort ou à raison par plusieurs facteurs, parmi lesquels la crise sanitaire de la Covid-19 qui a occasionné un renchérissement des cours mondiaux des matières premières. Dans les échoppes et autres grandes surfaces de distribution, aucun produit n’y échappe. La filière des oléagineux avec ses produits dérivés, huile de palme raffinée et savon de ménage en l’occurrence, continuent de subir le diktat de ces facteurs qui entrainent à la fois leur rareté.

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C’est le cas des produits de l’agro-industriel Azur S.A, dont le savon de 400g en particulier, l’un des plus prisés dans les ménages, se fait de plus rares. Lorsqu’on en trouve, il faut débourser jusqu’à 350 FCFA pour se procurer le morceau, soit une marge de 17% en plus sur le prix pratiqué naguère (300 FCFA). Il en est de même avec l’huile végétale Azur Gold. « Le carton de savon Azur coûtait 16 000 FCFA avant, maintenant, ça coûte entre 17 000 et 18 000 FCFA. Et c’est même rare à trouver, pourtant c’est le meilleur savon du marché. On ne peut pas acheter un carton à 18 000 FCFA et venir revendre un morceau toujours à 300FCFA », confesse Olive T. tenancière d’une échoppe dans l’arrondissement de Yaoundé V.

Et pourtant, cette compagnie agro-industrielle réfute toutes allégations liées à une éventuelle pénurie ou aux surcoûts sur ses produits en dépit des contraintes liées à la rareté des matières premières. « Ce sont les revendeurs qui créent des ruptures de stocks pour faire flamber les prix. Il n’existe aucune pénurie de nos produits ni à Yaoundé, ni à Douala, ni à Ebolowa, ni à Garoua, y compris le Tchad que nous approvisionnons. Puisque nous continuons de produire selon les quantités que nous avons définies pour cette année 2022, et que nous les avons revues à la hausse », a indiqué un cadre de la société Azur S.A, contacté par EcoMatin.

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Les producteurs produits des oléagineux sont confrontés, à l’image des opérateurs des autres filières, à un déficit de production de matières premières, notamment de l’huile de palme brute. La demande des industries de transformation s’est accrue au fil des années, et les quantités importées sont sans cesse croissantes. Selon des récentes données de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), le Cameroun va importer 143 000 tonnes d’huile de palme brute en 2022, après 80.000 tonnes en 2019, 70.000 tonnes en 2020 et 100.000 tonnes en 2022. Ces importations vont profiter à ces industries de transformation, par ailleurs membres de l’Asroc, en l’occurrence Azur S.A, Scr Maya et Cie, Sodecoton, etc., qui produisent 95% des huiles végétales raffinées et 98% de savons de ménage disponibles dans l’espace commercial camerounais.

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