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Investissement: gel annoncé des projets structurants de seconde génération

Confronté à des tensions de trésorerie, le gouvernement opte pour l’achèvement des projets de première génération en cours. En attendant le rétablissement des équilibres, les partenariats public-privé privilégiés.

Le durcissement des conditions financières mondiales consécutivement à l’inflation générée par la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine, limite davantage les capacités des États, africains notamment, à s’endetter pour financer leurs projets de développement. Au Cameroun, le gouvernement s’apprête, faute de financements, à mettre entre parenthèses les projets structurants dits de seconde génération. Ceux-ci – un millier – couvrent plusieurs secteurs infrastructurels, à l’instar du secteur routier dont les besoins en financements s’élèvent à plus de 4 450 milliards de Fcfa. Sur ce chapitre, les travaux de la phase II de l’autoroute Yaoundé-Douala nécessitent la mobilisation de 954 milliards de Fcfa. A côté de ce projet gigantesque, il y a la construction de la route Kentzou-Yokadouma-Moloundou et le bitumage de la route Bertoua-Batouri-Kentzou, dans la région de l’Est qui fait partie des zones les plus sinistrées du pays en termes d’infrastructures routières. Dans le domaines portuaire, ferroviaire et aéroportuaire, les projets en attente de réalisation sont : la phase II des travaux de construction du port en eau profonde de Kribi (Sud), le  port en eau profonde de Limbé (Sud-Ouest), la construction des lignes de chemin de fer Douala-Limbé et Ngaoundéré-N’Djamena, la construction de nouveaux aéroports à Douala, Edéa et Kribi, etc.

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Dans le domaine énergétique, les projets dans le pipe sont constitués principalement des aménagements hydroélectriques de Menchum (Nord-Ouest), d’une capacité projetée de 72 MW et dont le coût des travaux est estimé à près de 163 milliards de Fcfa ; de Katsina-Ala (285 MW) ; Song-Ndong (270 MW), etc. A l’ouverture du séminaire de lancement des activités de préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2024, jeudi dernier à Yaoundé, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, a indiqué qu’à part les projets à mener sous le modèle des partenariats public-privé (PPP), le gouvernement va consacrer prioritairement les ressources disponibles au financement des travaux d’achèvement des projets de première génération en cours. Ceux-ci avaient été lancés au cours de la décennie 2010-2020.

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Sur ce chapitre, outre le Projet d’alimentation en eau potable de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys) et le barrage hydroélectrique de Nachtigal (420 MW) dont la mise en service est annoncée dans les prochains mois, seuls 5 grands projets sont achevés à ce jour sur les 11 lancés il y a 10 ans ou plus. Dans le secteur de l’énergie, il y a notamment le barrage de retenue d’eau de Lom-Pangar, d’une capacité de 6 milliards de mètres-cubes, et les barrages hydroélectriques de Memve’élé et Mekin dans la région du Sud. Dans le domaine portuaire, il y a le port en eau profonde de Kribi. Dans le domaine routier et de l’aménagement, les travaux de la phase I de l’autoroute Yaoundé-Douala (60 kilomètres) et du deuxième pont sur le Wouri sont achevés depuis plusieurs années. Last but not least, l’on a également les travaux d’extension du réseau de fibre optique.

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Fonds propres

Dans un rapport publié en août 2021, le Fonds monétaire international (FMI) soulignait que les  11 grands projets de première génération contenus  dans le Document stratégique pour la croissance et l’emploi (DSCE) 2010-2020, avaient coûté au pays plus de 1500 milliards de Fcfa. « Les grands projets de première génération font appel à des financements extérieurs massifs et diversifiés. Le Cameroun assure une partie du financement de chacun des projets, et il est soutenu par des partenaires de développement et bilatéraux. En juin 2019, le soutien financier des partenaires pour ces 11 projets s’élève au moins à 1 195 milliards de  Fcfa, le financement propre du Cameroun étant estimé à 348 milliards de Fcfa», poursuivait le rapport.

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