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La RCA plaide auprès du cameroun pour la levée de la suspension des exportations de certains produits de consommation

Une délégation centrafricaine conduite par Mboua Léa, ministre centrafricaine du Commerce et de l’Industrie a récemment rencontré le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a cet effet.

Il y a moins d’une semaine, nos confrères centrafricains de Radio Ndeke Luka ont réalisé un reportage sur la hausse vertigineuse des prix sur les marchés de la République Centrafricaine. La situation dépeinte par ce média privé installé dans la capitale politique de ce pays limitrophe du Cameroun, semblait particulièrement inquiétante. Les personnes ressources interrogées dans le cadre de ce reportage évoquent un renchérissement quasi général des prix de certains produits tels que le sucre, la farine, l’huile raffinée, l’huile de palme et même le ciment. «Le bidon d’huile vendu à 19 000 francs est passé aujourd’hui à 42 500 francs CFA. Du coup, nous sommes aussi contraints d’augmenter le prix mais les clients se plaignent à cause de leur revenu. Ce n’est pas de notre faute», témoigne une commerçante rencontrée par Radio Ndeke Luka. «Le prix du ciment varie de 13 à 16.000 francs CFA sur le marché», révèle un autre usager.

D’après nos confrères, ces produits faisaient déjà l’objet d’une spéculation inquiétante depuis un bon bout de temps. Cependant, elle s’est aggravée depuis que le gouvernement camerounais, par le biais du ministère du Commerce, a décidé de suspendre les exportations de plusieurs produits de grande consommation vers la sous-région. L’objectif étant de les redéployer sur le marché national, afin de satisfaire la demande. «Face aux pénuries aggravées que l’on observe sur le marché national, s’agissant en particulier du ciment, des huiles raffinées, de la farine de blé, du riz et des céréales produits localement. J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir prendre des mesures immédiates visant la suspension jusqu’à nouvel avis, de l’exportation desdits produits», peut-on lire dans un document daté du 22 avril 2022.

Cette conjoncture précaire a poussé le gouvernement centrafricain a entamé des démarches afin d’obtenir du Cameroun, la levée de cette mesure. Une délégation centrafricaine, conduite par Mboua Léa, ministre centrafricaine chargée du Commerce et de l’Industrie, a été reçue en audience le 27 mai 2022 à Yaoundé par le ministre du Commerce. «Nous sommes venus pour plaider par rapport aux mesures prises, une mesure compréhensible, nous plaidons pour la levée de cette mesure. Les huiles, la farine, le riz,…sont concernées. Nos pays indépendamment séculaires partagent les mêmes communautés, nous ressentons déjà  les conséquences des mesures prises, les pénuries  sont annoncées avec des risques d’insécurité alimentaire», s’est appesanti Christian–Ignace Guezoua- Loumandet, trésorier général du patronat de la RCA. « Reconnaissant les efforts permanents du Cameroun à soutenir ses frères centrafricains en période de crise, nous sommes venus discuter avec vous de la décision légitime, vous supplier au nom de la fraternité, un nom de la RCA, qu’il n y’a que par l’économie que nous pouvons réduire la crise et non avec les armes » a renchéri Mboua Léa.

Luc  Magloire Mbarga Atangana est resté quelque peu impassible face aux exhortations de son homologue centrafricain. C’est du moins ce qui transparaît de l’une des déclarations qu’il a faites lors de cette audience, relayée par les services de communication de son ministère. S’il n’a pas rejeté son plaidoyer, il n’a non plus promis de donner une suite immédiate à celui-ci. Ni même qu’il soumettait à la sanction de la haute hiérarchie. «Votre fraternité n’est pas mise en cause, il ne s’agit pas d’une mesure punitive…il ne s’agit pas d’une mesure d’interdiction mais, de suspension pour évaluer ce qu’il y a lieu de faire», a-t-il déclaré. Du côté de la RCA, on semble pourtant se réjouir du déroulement des échanges  entre les parties. «Les appréhensions sur les mesures de protection temporaire des exportations de certaines denrées de production locale ont trouvé un heureux compromis. Une collaboration régionale plus étroite en matière d’approvisionnements régionaux a été évoquée. Une stratégie dans laquelle la RCA pourrait être la Tête de Pont» a indiqué Clarisse Yakota, inspectrice au ministère centrafricain du Commerce, membre de la délégation qui accompagnait le chef de ce département ministériel.

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